André ROUSSIN
Né à Marseille, le 22 janvier 1911.
Appartenant à une famille de magistrats et d’industriels marseillais, André Roussin fut dirigé normalement vers les carrières que l’on pratiquait autour de lui et après une année de droit et de licence ès-lettres, il ne poursuivit pas ses études.
Il fut deux ans journaliste au Petit Marseillais, puis entra dans la Compagnie du Rideau Gris, fondée à Marseille par Louis Ducreux alors âgé de vingt ans.
Cette Compagnie qui fut la première des jeunes compagnies de décentralisation qui existaient alors en France en grand nombre, était un groupe de jeunes gens passionnés de théâtre qui décidaient d’apporter en province le même esprit artistique que celui de Jouvet, Pitoëff, Dullin et Baty.
Pendant douze ans, André Roussin codirigea cette compagnie avec Louis Ducreux, tenant les principaux rôles dans les cinquante spectacles montés au cours de cette période.
Lors de l’exposition de 1937, André Roussin joua à Paris dans la Compagnie du Rideau Gris La duchesse d’Amalfi de Webster.
Peu après il fut engagé par la Compagnie des Quatre Saisons dirigée par André Barsacq et participa pendant quatre mois aux représentations de cette troupe sur la scène du Barbizon Plazza à New York.
Après l’armistice de 1940, habitant la zone libre française, André Roussin reprit à Marseille avec Louis Ducreux, la direction de leur ancienne compagnie, et monta sa première pièce avec Micheline Presle : Am Stram Gram, qui fut jouée à Cannes, Marseille et dans le midi de la France, ainsi qu’à Lyon et en Suisse, avant de voir le jour en 1944 à Paris. Il en fut de même pour la seconde comédie Une grande fille toute simple créée à Cannes par la Compagnie Claude Dauphin en 1942 et à Paris en 1945.
En juin 1943, le Théâtre du Rideau Gris vint donner à Paris La Part du feu de Louis Ducreux. Dans cette pièce, André Roussin tenait le rôle principal, qui lui valut une révélation d’acteur auprès du public parisien. Il fit alors représenter Am Stram Gram, sa première comédie.
Dès la Libération, le Théâtre du Vieux Colombier créait Jean-Baptiste le mal aimé, puis le Théâtre Saint-Georges La Sainte Famille, en 1946.
Enfin en 1947 éclata le succès de La petite hutte qui fut représentée 1 500 fois au théâtre des Nouveautés, traduite dans toutes les langues et jouée dans le monde entier.
Pendant le temps des représentations de La Petite hutte, trois autres pièces d’André Roussin furent créées à Paris : Les œufs de l’Autruche à la Michodière avec Pierre Fresnay ; Nina aux Bouffes Parisiens avec Elvire Popesco ; Bobosse à la Michodière avec François Périer.
Depuis André Roussin n’a cessé de faire représenter régulièrement des pièces, dont il assure souvent la mise en scène, jusqu’à la dernière La Claque créée en octobre 1972 au théâtre de la Michodière.
Entre temps il a publié deux recueils de souvenirs et de réflexions sur le théâtre Patience et Impatiences et Un contentement raisonnable et en 1974 La Boîte à couleurs.
Il a fait également des conférences sur le théâtre, aux Annales, et depuis dans les plus grandes sociétés de conférences.
Élu à l’Académie française, le 12 avril 1973 au fauteuil de Pierre-Henri Simon, il est reçu le 2 mai 1974 par Jean-Jacques Gautier.
Mort le 3 novembre 1987.