Brigitte TERZIEV
Brigitte Terziev est née en 1943 à Paris d’une mère peintre et pianiste et d’un père sculpteur qui avait été l’élève de Bourdelle. Plongée ainsi très tôt dans le monde des arts, c’est de ce dernier qu’elle apprendra les premiers rudiments de la taille de pierre et les secrets du métier.
Brigitte Terziev fréquente ensuite l’Ecole des Beaux-Arts où elle étudie dans l’atelier du sculpteur Robert Couturier. C’est le début de sa vie d’artiste qui ne se borne pas à la sculpture. Attirée par les arts vivants, la danse contemporaine et la danse africaine, elle apprend la gestuelle du corps et en tire l’enseignement qu’elle intègrera plus tard dans son vocabulaire plastique. Elle part à l’étranger, notamment en Yougoslavie, où elle collabore avec des auteurs et metteurs en scène de théâtre à différentes manifestations.
Elle revient à Paris en 1970, retrouve la sculpture et travaille le bois dur sur les conseils du sculpteur Coutelle.
Après avoir été tentée par l’abstraction, l’artiste n’aura ensuite de cesse de poursuivre ses recherches sur la forme et la lumière dans le seul but d’analyser et de parvenir à traduire les sentiments humains.
Ses oeuvres sont bientôt remarquées et en 1997, Brigitte Terziev reçoit le Prix Bourdelle. Plusieurs galeries défendent son travail, entre autres la galerie Art Public et la galerie Alain Margaron.
Brigitte Terziev a également réalisé trois courts-métrages sur son travail Ocre de chair (1996), Spectres (1998), Jehann (2000).
Brigitte Terziev est chevalier de l'Ordre National du Mérite et chevalier des Arts et Lettres.
Sur les spectres
Dans l’équilibre terrestre, en rempart de combat,
En troupe de choc, dans l’empreinte argileuse et les carcasses
En offrande,à la configuration de l’espace, ils tiennent conseil.
Rugueux, ferrailleurs, donneurs de leçon, teigneux,
En défense armée, ils insistent au réveil.
A clous, à sang, en armure, au fil du vécu, ils interrogent
Et se dispersent sur la place de notre architecture intérieure.
Orchestre du désespoir, ils harmonisent les bas-fonds de nos pensées,
échangeant avec elles les partitions de la détresse
En chant de guerre. Cela commence en murmure souterrain
Dans l’ivresse du combat, ils réinventent l’espace
En terrassier de l’inconscient, ils stimulent le vide,
Pourchassant le doute cramponné derrière les armures de la peur.
Casqués, debout, en diagonale, ils partagent les lieux,
Et tiennent le siège.
Ils sont porteurs de messages et détenteurs du signe,
Une sourde chorale les anime. Ils scandent les pulsions du coeur,
pour faire ressortir en secret, dans la nuit, telle
La chrysalide du soldat,
Le chien de notre âme.
Texte de Brigitte Terziev