Georges IZARD
Né à Abeilhan (Hérault), le 17 juin 1903.
Fils d'un directeur d'école de Béziers, Georges Izard, après des études de lettres supérieures au lycée Louis-le-Grand, échoua en 1922 au concours de l'École normale supérieure. Il connut alors une crise religieuse qui le mena de l'agnosticisme au protestantisme, puis au catholicisme.
Titulaire d'un DES de philosophie consacré à Gérard de Cordemoy, philosophe et historien du XVIIe siècle, et d'une licence de droit, Georges Izard était nommé en 1926 directeur de cabinet de Charles Daniélou, sous-secrétaire d'État à la Marine marchande, puis, sous le ministère Briand, à la Présidence du conseil.
En 1929, il devait épouser la fille de son ministre, sœur du cardinal Daniélou.
Inscrit au barreau de la cour d'appel de Paris en 1932, il devint, l'année suivante, secrétaire de la conférence du stage. Intellectuel engagé dans son temps, il fonda, avec Emmanuel Mounier la revue Esprit, dont il s'éloignait en 1933 pour rejoindre le Parti Frontiste de Gaston Bergery, dont il dirigea un temps l'hebdomadaire La Flèche. Élu en 1936 député frontiste de Meurthe-et-Moselle, il choisissait en 1937 d'adhérer à la SFIO.
Vice-président de la commission du travail à la Chambre, il est de ceux qui soutinrent l'Espagne républicaine et refusèrent, en juin 1940, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Ayant rejoint la Résistance, Georges Izard devint en 1943 secrétaire de l'OCM (Organisation civile et militaire). Membre de l'assemblée consultative provisoire en tant que délégué de la Résistance, il participa encore à la Libération à la création de l'UDSR, dont il fut secrétaire général, avant de devenir président du Mouvement démocratique et socialiste pour les États-Unis d'Europe.
À la fin des années 40 toutefois, Georges Izard devait s'éloigner de la politique pour effectuer son retour au barreau, où son nom allait être associé à la défense de grandes affaires : Kravchenko contre Les Lettres françaises, Claudel contre Maurras, le bey de Tunis et le sultan du Maroc, dont il défendit les intérêts lors des crises de décolonisation.
Auteur de plusieurs essais (La Fédération européenne, Où va le communisme ?, Les Classes moyennes, L'homme est révolutionnaire, Kravchenko contre Moscou, Viol d'un Mausolée : le sens et l'avenir de la déstalinisation, Lettre affligée au général de Gaulle, Sainte Catherine de Gênes et l'Au-delà), Georges Izard fut élu à l'Académie française le 11 février 1971, par 16 voix au premier tour, au fauteuil d'Henri Massis.
Il fut reçu par Pierre-Henri Simon le 18 novembre 1971.
Mort le 20 septembre 1973.