Henri BERGSON
Né à Paris, le 18 octobre 1859.
Fils d’un immigré juif polonais, Henri Bergson accomplit de brillantes études au Lycée Condorcet, puis à l’École Normale Supérieure où il entra en 1878, et fut reçu quatrième à l’agrégation de philosophie en 1881, derrière Jaurès. Sa carrière d’enseignant, commencée en province (Angers, Clermont-Ferrand), le conduisit vers des postes de plus en plus prestigieux, aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV à Paris, puis dans l’enseignement supérieur à partir de 1897 où il devint maître de conférences à l’École Normale Supérieure. Enfin, aboutissement d’une carrière exemplaire, la chaire de philosophie grecque et latine au Collège de France lui fut attribuée en 1900.
Il avait à cette date déjà publié deux de ses œuvres majeures : en 1889, son Essai sur les données immédiates de la conscience, titre de sa thèse de doctorat, et en 1896, Matière et Mémoire. L’ensemble de son œuvre — qui comporte notamment L’Évolution créatrice (1907), et Les Deux Sources de la morale et de la religion (1932) — s’inscrivait contre le formalisme kantien et les différentes formes de positivisme et de scientisme. S’appuyant sur les connaissances modernes en psychologie, Bergson définissait pour la philosophie des voies nouvelles. Faisant de la pensée une expérience de l’esprit qui va immédiatement à celui-ci comme à son objet, il liait conscience et durée.
Charles Péguy a pu dire de Bergson : « Il est celui qui a réintroduit la vie spirituelle dans le monde. » Et l’on se rappelle aussi le jugement de Paul Valéry : « Très haute, très pure, très supérieure figure de l’homme pensant. » Ses contemporains, qui ne s’étaient pas trompés sur son importance et son influence, multiplièrent les distinctions à son égard. Élu dès 1901 à l’Académie des Sciences morales et politiques, entré à l’Académie française en 1914, il reçut en 1928 le prix Nobel de Littérature, et fut élevé en 1930 à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur.
L’élection de Bergson à l’Académie française, le 12 février 1914, jour où, chose rare, trois fauteuils furent pourvus à la fois, fut la dernière avant la Grande Guerre.
Bergson obtenait 19 voix, au fauteuil d’Émile Ollivier. Il dut cependant attendre la fin de la guerre pour se voir reçu officiellement, le 24 janvier 1918, par René Doumic. Les « Immortels », en le recevant parmi eux, saluaient non seulement un immense philosophe mais également un homme de son temps qui fit preuve, pendant le premier conflit mondial d’un patriotisme actif dans les missions à l’extérieur. Il ne fut pas étranger notamment, par ses entretiens avec le président Wilson, à l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés des alliés. Il assuma par la suite la présidence de l’Office international de coopération intellectuelle au sein de la Société des Nations.
Mort le 3 janvier 1941.
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