Jean de LA FONTAINE
Né à Château-Thierry, le 8 juillet 1621. Maître des Eaux et Forêts, protégé de Fouquet qui lui fit une pension, chez qui il habita pendant sept années et à qui il resta fidèle dans sa disgrâce. Il habita ensuite pendant vingt ans chez Mme de la Sablière, puis chez M. d’Hervart ; il fut aussi protégé et pensionné par le duc de Bourgogne, les princes de Conti et de Vendôme. Louis XIV fut à son égard toujours indifférent. La Fontaine fréquenta le salon de Ninon de Lenclos, fut un « ancien », et l’ami de Boileau, Racine et Molière. Sa continuelle distraction et sa bonhomie sont célèbres. L’illustre fabuliste a composé deux cent trente neuf fables qui le placent au premier rang dans notre littérature nationale mais qui furent peu goûtées dans son temps ; il fut auteur dramatique. Élu en remplacement de Colbert en 1683, contre Boileau que préférait le roi, son admission resta suspendue jusqu’à la vacance suivante. Boileau ayant été nommé cette fois, Louis XIV donna son approbation pour les deux élus (24 avril 1684). La Fontaine fut reçu par l’abbé de La Chambre le 2 mai 1684. Son discours de réception fut très élogieux pour Colbert et ne se ressentit en rien de l’indifférence que ce ministre lui avait toujours témoignée. Il fut très assidu aux séances de l’Académie ; il essaya avec Boileau et Racine d’obtenir la soumission de Furetière. Dans une maladie grave, sur l’insistance du confesseur appelé à son chevet, il fit sa contrition d’avoir écrit les Contes, en présence d’une délégation d’académiciens ; il renouvela l’expression de son repentir à l’Académie même, après sa guérison. Son éloge a été fait par Chamfort et par La Harpe ; Walckenaer a écrit la Vie de La Fontaine ; Taine a publié La Fontaine et ses Fables ; Sainte-Beuve une Causerie. Mort le 13 mars 1695.