Marcel PAGNOL
Né à Aubagne, le 28 février 1895.
Marcel Pagnol a raconté dans les trois volumes qui composent son autobiographie (La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets) son enfance et son adolescence provençales.
Ce fils d’instituteur public fit ses études au lycée Thiers de Marseille, puis obtint sa licence d’anglais et devint professeur à Aix-en-Provence ; il enseigna ensuite à Paris, au lycée Condorcet.
Il se découvrit très jeune une passion pour l’écriture dramatique, et devait publier dès 1922 un drame en vers : Catulle. Il fonda également la revue Fortunio, ancêtre des Cahiers du Sud.
Après deux pièces écrites en collaboration avec Paul Nivoix, Tonton et Les Marchands de Gloire, qui furent représentées à Paris, Marcel Pagnol atteignit au succès avec les deux premières pièces qu’il composa seul : Jazz (1927), et surtout Topaze (1928), l’une des pièces les plus constamment reprises du répertoire contemporain.
La suite de sa carrière devait se partager entre le théâtre et le cinéma, ce qui allait faire de lui le maître du « théâtre filmé », grâce en particulier à sa célèbre trilogie marseillaise : Marius, Fanny et César, écrite pour la scène avant qu’il l’adaptât pour l’écran. Au septième art, il donna entre autres : Merlusse, Cigalon, Le Schpountz, La Fille du puisatier, La Belle meunière, Manon des sources, ainsi que plusieurs films inspirés de l’œuvre d’un autre provençal, Jean Giono : Angèle, Regain, La Femme du boulanger. Il fut servi par les plus grands interprètes de l’époque : Louis Jouvet, Raimu, Pierre Fresnay, Fernandel.
Dramaturge et poète, Marcel Pagnol a su faire revivre dans son œuvre une Provence vivante, dépeignant entre rire et émotion l’âme et les mœurs méridionales. Son talent, qui dépassait les frontières, l’avait immortalisé dès avant son élection à l’Académie, à cinquante et un ans, le 4 avril 1946, par 15 voix au fauteuil de Maurice Donnay, qui avait occupé son siège de 1907 à 1945.
Sa réception, le 27 mars 1947, par Jérôme Tharaud, fut filmée, ce qui constituait une première dans l’histoire de l’Académie française.
François Mauriac a tracé de lui, dans son Bloc-notes, un portrait amical : « Pagnol, le seul à ne pas avoir de socle. Il semble s’être glissé dans cette antichambre de l’éternité en passant par la fenêtre, le seul qui sente l’air du dehors ».
Mort le 18 avril 1974.