Jean Leonetti : il a conduit la mission sur la fin de vie
La crainte de mal mourir l’emporte sur la peur de la mort elle-même, d’après Jean Leonetti, président et rapporteur en 2004 de la mission parlementaire d’information sur l’accompagnement de la fin de la vie. Sa communication du 5 novembre 2007, devant les membres de l’Académie des sciences morales et politiques, revient sur le travail consensuel et juridique des députés autour de l’élaboration de la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale.
La mort est souvent occultée dans nos sociétés contemporaines. On la conçoit le plus tard possible et peu d'entre nous s'y préparent, croyants ou non. Aujourd'hui, 80% de nos concitoyens meurent à l'hôpital et 80 000 machines sont arrêtées, chaque année par les réanimateurs. La peur de souffrir, la dégradation physique, l'acharnement thérapeutique font peur. La mort naturelle étant devenue assez rare, les patients «demandent à être les acteurs réels et décisionnaires» de leur fin de vie. Dans ces conditions hospitalières, désormais communes, qu'est-ce qu'un soin juste? Délais et décision collégiale au sein de l'équipe médicale, grâce à la loi, permettent d'accéder et de répondre à la volonté des malades et de leur famille dans un cadre juridique. La loi permet d'envisager plusieurs cas de figure, la personne mourante en fin de vie ou pas, consciente ou inconsciente. Que signifie «mourir dans la dignité»? A quelle échelle de valeurs se référer? La médecine palliative est-elle suffisamment développée ? Jean Leonetti présente la loi de 2005 comme «une loi de cheminement et non une loi de règlement».
Pour en savoir plus
- Sur la loi n°2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (site Internet Légifrance);
- Sur le texte de la communication de Jean Leonetti, devant les membres de l'Académie des sciences morales et politiques, le 5 novembre 2007.