L’hospitalisation à domicile
L’hospitalisation à domicile (HAD), est l’une des modalités d’organisation actuelle des soins, développée surtout à partir des années 70. Le problème du vieillissement et la volonté nécessaire d’une meilleure prise en compte du patient et d’une meilleure utilisation des ressources contribuent à son extension sur le plan géographique et médical.
L’hospitalisation à domicile, interface entre l’hôpital et la ville rend-t-elle plus souple le système de santé ?
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Cette année, sous la présidence de l’académicien Lucien Israël, l’Académie des sciences morales et politiques a ouvert un cycle annuel de conférences autour des questions de « Santé, médecine et société ».
Le 4 juin 2007, Annie Podeur, directrice de l'Hospitalisation et de l'organisation des Soins, présentait une communication, en séance, consacrée au thème de l’hospitalisation à domicile.
Depuis 1970, l'hospitalisation à domicile (l'HAD) a une existence légale mais les décrets d'application n'ont jamais été publiés. Différentes circulaires assurent sa mise en œuvre depuis 1986. Son champ s'étend à l'ensemble des pathologies, jusqu'à la psychiatrie. En 2004, la révision de l'organisation sanitaire à l'échelle régionale a simplifié les procédures de l'hospitalisation à domicile. La nécessaire planification de son extension est clairement évoquée dans la récente circulaire de 2006.
Economiquement, l'HAD est plus avantageuse que l'hospitalisation traditionnelle qui reste 1,6 fois plus élevée. Selon les dernières volontés ministérielles, le développement de l'HAD doit être poursuivi. Depuis peu de temps, février 2007, elle est dorénavant possible en maison de retraite.
Si la progression de l'hospitalisation à domicile est rapide, Annie Podeur estime que le nombre de structures en place est insuffisant (205 en 2007). Les pathologies cancéreuses représentent la moitié des pathologies prises en compte et la durée moyenne d'une hospitalisation de ce type est de 14 jours. Au total, 1 800 000 journées d'hospitalisation à domicile, ont été comptabilisées sur l’année 2005.
La demande de soins palliatifs correspond bien à un choix du patient et cadre donc avec les critères de cette forme d’hospitalisation dont la demande augmente.
Qu’apporte l’hospitalisation à domicile par rapport à l’hospitalisation traditionnelle ?
Etre soigné avec une qualité de soins équivalente dans son environnement personnel semble un choix des malades, parfois la démarche n’est pas désirée mais imposée. Cette forme d'hospitalisation responsabilise le malade à l'égard des soins qui lui sont prodigués et lui offre la possibilité d'un choix éthique dans le cas de soins palliatifs. L'entourage familial peut aussi s’impliquer davantage dans la prise en compte de la maladie qui touche un proche. Concrètement, le médecin traitant ou un médecin coordonateur assure le suivi du patient avec ses confrères et coordonne le travail des personnels infirmiers, des paramédicaux, des psychologues, des professionnels de rééducation, des acteurs sociaux intervenants. L'important semble d'éviter la rupture du protocole de soins. L'HAD se distingue des Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Cependant, pour une meilleure gestion, la création de structures mixtes les réunissant, est envisagée. Enfin, l'HAD participe aux réseaux de santé déjà implantés.
Pour en savoir plus
- Sur Annie Podeur : Conseillère référendaire à la Cour des Comptes, directrice de l'Agence régionale de l'hospitalisation de Bretagne. Depuis octobre 2006, elle est Directrice de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins.
- Sur le texte de sa communication devant les membres de l'Académie des sciences morales et politiques,
- Sur le site du Service public, portail de l'administration française, l'HAD, l'Hospitalisation à domicile,
- Sur le site du ministère de la Santé et des solidarités.