« Géopolitique de l’Évangélisme »
L’évangélisme, a indiqué Sébastien Fath, compte environ 610 millions de fidèles dans le monde, soit un chrétien sur quatre. Deux tendances s’y dessinent, l’une pentecôtiste et charismatique, l’autre piétiste et "orthodoxe". En termes géopolitiques, l’évangélisme a encore l’Amérique du Nord comme centre de gravité, avec 98 millions de fidèles, dont 94 pour les seuls États-Unis. Mais ce centre de gravité est en train de se déplacer vers le Sud, comme en témoignent les statistiques : 46 millions de fidèles au Brésil, 54 au Nigeria, 20 au Kenya, 15 au Congo Kinshasa, 9 en Corée du Sud, tous pays dans lesquels l’évangélisme ne cesse de progresser. Sébastien Fath a souligné que la montée de l’évangélisme ne se faisait pas sans concurrence ni tensions avec d’autres mouvements religieux, en particulier avec l’islam en Europe et en Afrique. Mais loin de constater un choc frontal que d’aucuns qualifient de "choc des civilisations", il a estimé que le choc présumé entre ces deux religions pourrait bien être un leurre qui cache un choc bien réel et beaucoup plus violent entre deux visions du monde radicalement opposées : vision religieuse d’une part et vision sécularisée d’autre part.