« La religion comme critique des théologies sauvages »
Dans cette communication prononcée le 2 février 2015, l’orateur a tout d’abord rappelé que si « depuis des temps immémoriaux, Dieu et la religion semblent ne faire qu’un », l’époque contemporaine « a produit de nouveaux discours théologiques qui semblent pouvoir se passer de la religion au sens traditionnel du terme ». Ainsi en fut-il du « théologico-politique » né au XXe siècle, pour lequel « la politique se substitue à la religion pour assurer le salut des hommes ». Mais « aujourd’hui, il est de moins en moins question d’État et ce n’est plus le politique qui est le médiateur de la dispensation de la puissance , mais l’économie. » Aussi Pierre Caye parle-t-il du « théologico-économique » comme « nouvelle déviation contemporaine de la théologie ». Or, pour l’orateur, il y a une singularité des religions face aux « théologies sauvages ». Les religions peuvent certes « se laisser emporter par la sauvagerie, fascinées par la puissance absolue que Dieu semble vouloir communiquer aux hommes », « mais elles sont aussi de très vieux savoirs qui s’y connaissent en matière de théologie et qui peuvent offrir des garde-fous contre l’ensauvagement et contribuer à apprivoiser ce qui apparaît immaîtrisable ».