« La situation des religions en Chine »
Face à l’ampleur du sujet, l’orateur a choisi de se limiter à la religion des élites chinoises à la fin de l’empire mandchou de la dynastie Qing (1644-1911). Mais, se plaçant dans une perspective historique, il a tout d’abord évoqué le XIIe siècle, époque à laquelle « apparaît une nouvelle technique de production de textes, celle de l’écriture révélée, technique médiumnique où l’on écrit sous la dictée de la divinité », celle-ci étant souvent un maître défunt divinisé. Ce serait en raison du délitement moral de l’humanité que « les divinités prendraient l’initiative de révélations afin de montrer aux humains une voie de salut ». Vincent Goossaert a insisté sur la rapidité de diffusion des textes entre les groupes, dans une aire géographique très vaste, et aussi sur la force de la dynamique doctrinale de ces groupes encore très actifs aujourd’hui, qui « passe d’une réflexion sur le destin individuel à une réflexion sur le destin collectif ».