« L’autorité, obstacle ou condition de la réforme »
L’orateur a concentré sa réflexion sur « les problèmes posés par la réactivation politique de l'islam » et estimé que la question de l’autorité, « loin d'être tout simplement théologique», et encore moins d’ordre interprétatif, était « pleinement théologico-politique ». Puis, se plaçant dans une perspective historique, Ramine Kamrane a fait remonter « la racine du problème de l'autorité en islam, autrement dit de la formulation dogmatique de l’autorité à la controverse sur le statut du Coran qui eut lieu au IXe siècle sous al Ma'moun et ses descendants (de 827 à 848). » Soucieux de rétablir son autorité affaiblie, le calife voulut exercer l'autorité suprême et sans partage pour dire la Loi, et souhaita que le Coran fût déclaré créé et donc interprétable, alors que ses adversaires défendaient l’idée d’un Coran incréé.