« La fabrique des sondages ».
Après avoir souligné que l’analyse de l’opinion ne s’appuie plus sur les seuls sondages en raison de l’explosion des données rendues disponibles par les technologies numériques, l’orateur a centré son propos sur les sondages électoraux et les controverses sur leur pertinence en démocratie, qui ne sont pas étrangères, a avancé l’orateur, à l’image que nous nous faisons de ce régime. Ainsi, nous serions critiques envers les sondages parce que nous aurions peine à admettre que la démocratie a plus à voir avec l’opinion qu’avec la connaissance. Tout le paradoxe est que les sondages et les enquêtes, tout en travaillant sur l’opinion, relèvent du domaine de la connaissance et contribuent, comme tels, à objectiver le débat public, en bousculant les croyances qui nourrissent les argumentaires politiques. L’expérience de Brice Teinturier est du reste que les décideurs comme les citoyens tiennent très inégalement compte de ces informations. Et s’il est vrai qu’une proportion non négligeable d’électeurs, au cours des derniers scrutins, a fait le choix d’un « vote utile », il ne voit pas au nom de quoi celui-ci aurait moins de valeur qu’un « vote de conviction » car on ne saurait trouver mauvais, dans une démocratie, que des citoyens puissent réviser leurs décisions.