« Le cinéma, les séries télévisées, la bande dessinée : fabriques d’opinion »
Dans cette communication prononcée, le 18 juin 2018 l’orateur a souligné que, si pour une bonne part, films, séries et bandes dessinées sont avant tout une transposition du monde dans lequel vivent leurs créateurs, ils ne sont pas, pour autant, un reflet passif et neutre car la puissance subjuguante de l’image porte en elle-même une force de conviction. Ainsi lorsque Hergé, dans le Lotus bleu, attira l’attention sur les événements qui se produisaient en Chine dans les années 1930, il modifia certainement la perception qu’en avaient ses contemporains. Et Hollywood ne fut pas pour rien dans l’arrimage de l’Europe de l’Ouest du côté américain durant toute la guerre froide. Aujourd’hui, plusieurs générations d’Occidentaux ont grandi dans un bain d’images, avec des héros de pellicule ou de papier, qui leur sont aussi familiers que l’étaient aux Grecs les dieux de l’Olympe. Il est naturel qu’ils en aient hérité non des opinions précises, mais une certaine représentation du monde. Il n’est toutefois pas exclu que, dans les années à venir, l’Occident subisse sur ce terrain la concurrence des pays émergents.