« L’opinion et les intellectuels : exorde à ceux qui nous détestent ».
Dans son intervention, l’orateur est revenu sur la dialectique du peuple et des élites, dans laquelle il voit le moteur de la contestation populiste et dont il situe l’apparition dans le débat politique contemporain au moment du référendum sur le traité de Maastricht, avant qu’elle ne s’impose définitivement avec la victoire du « non » français au traité constitutionnel européen de 2005. Pour Alain Minc, ce cadre mérite toutefois d’être remis en cause. En effet, selon lui, la notion de « peuple », représenterait une pure construction ne prenant corps que dans l’opposition à des élites également fantasmées. Il insiste, dans ce sens, sur le caractère psychologique de la césure entre le « peuple » et les « élites », qui de son point de vue dépasse les enjeux purement matériels. Il passe en revue ce qui pourrait s’opposer à ce « mythe du peuple » – les classes sociales, le communautarisme, la nation, la construction européenne même – pour conclure que la solution se trouve sans doute dans l’émergence de ce qu’il qualifie de « populisme mainstream », associant au renouvellement des formes de la vie politique la défense des idées portées par les anciens partis de gouvernement.