« Populisme et médias, le procès réciproque »
À la racine de ce divorce, l’académicienne pointe une guerre idéologique doublée d’une lutte des classes, ce qui rend l’affrontement d’autant plus inexpiable. Au progressisme et à l’universalisme des élites, partagés par les médias, une partie des classes populaires oppose son besoin d’enracinement et la conservation des avantages acquis et de ses modes de vie, dans des proportions variables à droite ou à gauche. Ce clivage social, qui draine derrière lui ressentiment et mépris, fausse d’avance tout dialogue, en condamnant les deux camps à l’incompréhension. Il en résulte une situation dangereuse pour la démocratie, menacée dans son esprit, la politique se muant en guerre et l’adversaire en ennemi, si bien que Chantal Delsol, y voit un nouvel épisode de la « guerre civile européenne » que se livrent depuis deux siècles modernes et antimodernes.