« La conduite des opérations militaires extérieures : une spécificité française en Europe ? »
Pour l’orateur, la question fait écho à la réputation que la France a acquise dans ce domaine, en particulier dans la littérature spécialisée anglo-saxonne, mais ne doit masquer les débats dont ces interventions sont aujourd’hui l’objet, entre contraintes budgétaires, relance de la course aux armements par les grandes puissances (États-Unis, Chine) et recherche de solutions européennes ou locales. C’est pourquoi, après avoir examiné les facteurs qui participent de la singularité de la conduite française des OPEX, Benoît d’Aboville s’est interrogé sur de nécessaires évolutions. Toutes ne concernent pas les seules armées. Pour l’ancien ambassadeur, il est notamment crucial que l’opinion française prenne conscience des « sérieuses conséquences pour notre sécurité et notre stature internationale » qu’aurait l’abandon de notre capacité d’intervention et que l’Europe accepte les « réalités du monde qui vient, même si elles ne prêtent pas nécessairement à l’optimisme et dérangent un certain confort politique et intellectuel ».