Incohérence, lenteur, variabilité : le vivant et son modèle sous-optimal
Comment les plantes, en poussant, acquièrent-elles leur forme ? Il y a une trentaine d’années, les scientifiques se focalisaient surtout sur les bases génétiques de la croissance des végétaux, mais de nouvelles approches ont mis en évidence l’importance des interactions entre cette régulation génétique et les contraintes mécaniques que la plante subit au cours de son développement, comme la pression interne de l’eau ou les flexions dues au vent. Olivier Hamant, avec l’équipe qu’il a constituée au laboratoire de Reproduction et développement des plantes de l’INRAE, explore cette question au croisement de la biophysique et de la biologie cellulaire. De plus, engagé dans la défense de l’environnement, actuel directeur de l’Institut Michel Serres, il tire de l’observation du vivant des leçons pour les sociétés humaines à l’âge de l’Anthropocène. À contre-courant de notre recherche permanente d’efficacité maximale, il fait valoir que la robustesse du modèle végétal tient à ses fortes capacités d’adaptation reposant sur la redondance, la lenteur et les incohérences.
Pour aller plus loin
Site de l’Institut Michel Serres pour les ressources et les biens communs
Cours public d’Olivier Hamant sur la résilience des vivants à l’école urbaine de Lyon
Site du laboratoire Reproduction et développement des plantes dont Olivier Hamant est directeur adjoint.