Le fabuleux maître des eaux et forêts !
Une rubrique en forme de jeu culturel pour tester vos connaissances en littérature française. On vous donne 10 indices, on vous lit 10 lignes d’extrait et en moins de 10 minutes, vous devez découvrir de quel auteur il s’agit... Rassurez-vous, c’est un grand classique littéraire et qui fut, bien sûr, académicien ! Vous êtes prêt ? A vous de jouer.
Les 10 indices sur la vie de cet académicien
- 1erindice :
Lorsqu'il fut élu à l'Académie française, au fauteuil 24, il prononça, comme il est d'usage, l'éloge de son prédécesseur, et non des moindres, le grand Colbert ! Mais il fut préféré dans cette élection à Boileau. Cependant, puisque Boileau avait déjà essuyé deux échecs, le roi Louis XIV donna son approbation pour que les deux soient élus (en 1684) !
- 2ème indice :
Il est né à Château-Thierry en juillet 1621 et, pour vivre, il achète une charge de maître des eaux et forêts. La nature tient d'ailleurs dans son œuvre une place prépondérante. Goûtez ces jolies phrases :
- Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe...
- L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours...
- Un amateur de jardinage, demi-bourgeois, demi-manant, possédait en certain village, un jardin assez propre et le clos attenant ; il avait de plant vif fermé cette étendue ; là, croissait à plaisir l'oseille et la laitue !
- 3ème indice :
On raconte que le roi fut toujours indifférent à son talent ! Et que son œuvre principale fut peu goûtée par ses contemporains. Ce qui ne l'empêchait pas d'être apprécié par ses amis, Boileau, Racine (tous deux académiciens) et Molière (qui lui ne l'était pas), d'être invité par le grand Condé au château de Chantilly et, durant vingt ans, d'être le protégé de Fouquet et de Madame de La Sablière, femme du monde férue de science et de philosophie.
- 4ème indice :
La méthode de notre auteur est simple : il utilise la satire, le constrate, la comparaison. Le tout en vers, bien entendu. Il l'explique lui-même l
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes ;
Je tâche d'y tourner le vice en ridicule,
Ne pouvant l'attaquer avec les bras d'Hercule
J'oppose quelquefois, par une double image,
Le vice à la vertu, la sottise au bon sens.
- 5èmeindice :
Ces animaux dont il sert pour instruire les hommes, sont légion ! La belette, le rat, la fourmi, le lion, le pigeon, l'ours, la tortue, le renard, bref, aucune bête ou presque n'échappe à son talent. Mais les humains aussi font partie de sa palette : le savetier, le paysan, le bûcheron, le laboureur, le vieillard, le mourant, on ne saurait les citer tous...
- 6ème indice :
La source de son inspiration ? le Grec Esope (VIe siècle av. JC), les vers latins de Phèdre (Iersiècle après JC), et même l'indien Pilpay dont le Livre des Lumières venait d'être traduit en français en 1644. Il faudrait citer aussi Boccace, l'Arioste.
- 7ème indice :
Mais il ne traduit pas, lui, notre auteur caché, il adapte, il y met du sien sans « scrupule et sans crainte », dit-il. Il retranche, il amplifie, il change les incidents et toujours, toujours, à la fin, il donne une leçon. Il faut que celui qui lit, qui écoute, ou même qui apprend par cœur, -car tous les enfants de France l'ont appris ainsi-, dégage une morale de son texte. Il donne même des conseils simples :
- Le moins qu'on peut laisser de prise aux dents d'autrui, c'est le mieux.
- Il ne faut pas juger les gens sur l'apparence ; la méfiance est mère de la sûreté.
- En toutes choses, il faut considérer la fin.
- Un tien vaut mieux que deux tu l'auras...
- 8ème indice :
Ce que l'on sait moins sur notre auteur caché, c'est qu'il s'intéressait aussi à la science. Dans ses textes, il traite aussi bien de l'illusion des sens que de la fausse croyance en l'astrologie. Il proclame la liberté de l'homme tout en reconnaissant la force du naturel et l'influence de l'éducation. Mais la question qu'il traite avec le plus de flamme, c'est celle de l'âme des bêtes, réfutant la théorie de Descartes : non, les animaux ne sont pas des machines et l'on ne saurait leur dénier une forme d'intelligence.
- 9ème indice :
Voici maintenant pour votre plaisir, la lecture de l'un de ses textes les plus emplis de sagesse : le vieillard et les trois jeunes hommes.
- 10ème indice :
Se sentant gravement malade, notre auteur, sur l'insistance du confesseur appelé à son chevet, fit sa contrition d'avoir écrit les Contes, et même, en présence d'une délégation d'académiciens, il les renie ! Et pourtant ce ne sont pas ses "contes et nouvelles" pas plus que son Recueil de poésies chrétiennes ni même ses pièces dramatiques qui l'ont fait entrer dans la postérité, ce sont ses "fables" qui ne constituent pourtant qu'une petite partie de son œuvre mais qui le rendirent immortel au moins autant que l'Académie !
Vous l'avez deviné, bien sûr ! C'est trop facile !!!
Et si non, cliquez sur le document joint ci-dessous :
La Lecture des citations et des extraits est assurée par le comédien Fernand Guiot.
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