Marcel Landowski
Marcel Landowski était un grand compositeur et un homme d’action qui a oeuvré pour la politique musicale en France. Il fut élu Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts en 1985, puis Chancelier de l’Institut de France en 1994. Voici l’hommage rendu par Laurent Petitgirard, lors de sa réception à l’Académie des Beaux-Arts au fauteuil de Marcel Landowski le 12 décembre 2001.
"Etre qui intrigue et surprend à force de surmonter les fausses antinomies et les contradictions apparentes... (il) a créé de toutes pièces et imposé aux routines coalisées la première politique musicale dont se soit dotée la France... "Musicien de l'espérance", il a illustré par des milliers et des milliers de notes les huit mots de sa chère devise : "le pessimisme, ce vrai désordre de l'âme", a dit Maurice Schumann à propos de Marcel Landowski.
Fils du sculpteur Paul Landowski, Marcel Landowski montre des dons musicaux précoces et prend des leçons de piano avec Marguerite Long, qui lui aurait donné le goût pour la musique. Ses premières oeuvres sont exécutées un peu avant la guerre, notamment Les Sorcières et Les Sept Loups, par Pierre Monteux en 1937, alors qu'il est encore élève au Conservatoire. Vers la même époque, il se lie avec le Groupe des Six, en particulier Milhaud et Honegger.
Ses oeuvres les plus importantes seront créées après guerre, notamment Le Rire de Nils Halerius, légende lyrique et chorégraphique (1948), qui marque ses débuts à la scène, puis Jean de la Peur (1949). L'année suivante, il reçoit le Grand Prix de composition de la Ville de Paris. Les années 50 verront naître le Concerto pour ondes Martenot et l'opéra Le Fou (1956).
Mais Marcel Landowski s'est avant tout consacré, parfois au détriment de sa carrière, à la mise en place d'une politique musicale française.
Directeur du Conservatoire de Boulogne et Directeur de la musique à la Comédie-Française (1960), il devient Inspecteur général de la Musique, de l'Art Lyrique et de la Danse au Ministère des Affaires culturelles puis, en 1966, André Malraux le nomme Directeur de la Musique, fonction qu'il occupe jusqu'en 1974. Son action modifie en profondeur la vie musicale française : création d'orchestres, d'écoles de musique, de conservatoires...
Inspecteur général de la Musique au Ministère de l'Education nationale (1975-1977), Directeur général des Affaires culturelles de la Ville de Paris (1977-1979), Président du Théâtre musical de Paris-Châtelet (1979-1991), Marcel Landowski est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1975 au fauteuil de son maître Henri Busser, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts en 1986 puis Chancelier de l'Institut de France en 1994.
Pendant ce temps, Marcel Landowski continue de composer, notamment L'Opéra de poussière (1962), la Messe de l'Aurore (1977), deux symphonies (1963-64), Un enfant appelle (1979), dédié au violoncelliste Mstislav Rostropovitch et à son épouse, la soprano Galina Vichnevskaïa, et l'opéra Montségur (1985).
La lecture du discours a été faite par le comédien Patrick Hamel.
En savoir plus :
- Discours de Laurent Petitgirard en hommage à Marcel Landowski
- Site de l'Académie des beaux-arts