Amour, Francis Carco

Robert Werner lit les poètes
Robert WERNER
Avec Robert WERNER
Correspondant

Tu riais. Tu te renversais
Dans mes bras et l’aube amoureuse
Illuminait ma tête creuse
Et lourde, mais je te berçais,
 
En chantant. Le jour, dans la pluie,
Se levait et n’en pouvait plus.
Contre ta hanche étroite et nue,
Je tombais enfin d’insomnie.
 
Matins amers, amour charmant,
Épuisante et trouble folie,
Au réveil, la mélancolie
Sépara plus tard ces amants.
 
Pourquoi ? Nul ne le sait. Lui-même
Pleurait en s’éloignant de toi.
Et, depuis ce jour, que de fois
L’aube a fripé ses roses blêmes !

 

Francis Carco, Amour

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