« La politisation éthique de la morale ».
Dans cette intervention dépourvue de langue de bois, le professeur Sicard a déploré les mouvements conjoints de remplacement de la morale par l’éthique et de dévoiement des finalités de l’éthique sous l’influence des politiques. « Le politique devrait demander à l’éthique un éclairage sur les enjeux plutôt que de s’en servir pour encadrer par des
lois les conduites à tenir », estime-t-il. Et de déplorer aussi que l’éthique se voit conférer un statut alors qu’elle ne vit « que de résistance au conformisme, aux situations acquises et aux questionnements, fussent-ils inattendus. Elle est là pour éclairer la complexité des problèmes, pour contribuer à la réflexion collective. Elle ne détient ni pouvoir ni vérité, pas plus qu’elle n’est une expertise qui donnerait la voie à suivre. »