« Système monétaire international : États-Unis, France et zone euro »
L’oratrice est revenue, dans un premier temps, sur la genèse de l’euro et les objectifs qui lui avaient alors été assignés en matière économique, en particulier la nécessité de résoudre l’impossible équation entre le libre échange, la mobilité du capital, la fixité des taux de change et l’autonomie des politiques monétaires : « à marché unique, monnaie unique ». Mais dès ses débuts, l’euro a également été conçu comme une monnaie internationale, dans sa triple nature de moyen de paiement, de monnaie de réserve et d’unité de compte : autant de domaines où il a en partie fait ses preuves, sans parvenir à mettre un terme au « privilège exorbitant » ( dixit Valéry Giscard d’Estaing) des États-Unis, qui tirent profit de la situation dominante du dollar pour faire financer leur dette par les pays qui utilisent leur devise nationale. Pour Hélène Rey, il convient donc de compléter l’architecture de la zone euro : en achevant l’Union bancaire, en mutualisant les risques, ou encore en indexant les règles budgétaires à des cycles et non plus à des années. « L’heure est venue d’être, de nouveau, audacieux », a-t-elle conclu en citant Jacques Delors, convaincue que c’est à l’échelle de l’Union que seront vraiment défendus les intérêts européens.