Environnement et santé
Académie des sciences morales et politiques
« Environnement et Santé » par Jean-François Bach, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine.
Question de définition :
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », une définition maximaliste qui interpelle les médecins. Bien sûr, qui peut s’opposer à une telle définition ? Mais aussi, qui peut prétendre être en bonne santé avec une telle définition ?
Il est vrai que les maladies sont très diverses. Certaines sont aiguës et passagères, d’autres sont chroniques. Certaines sont graves, d’autres bénignes. Certaines touchent un organe défini, d’autres concernent la santé mentale allant des maladies psychiatriques aux névroses ordinaires. Il n’en reste pas moins que pour nombre de médecins, la santé reste l’absence de maladie ou de mal-être liés à une pathologie. Le bien-être repose sur d’autres registres notamment socio-économiques d’une complexité difficilement abordable par les médecins et même parfois par la société.
La qualité de l’environnement nous préoccupe tous à des degrés divers. C’est une priorité absolue pour certains, notamment les plus jeunes qui s’inquiètent à juste titre des déviances progressives de l’environnement avec les conséquences éventuellement catastrophiques qu’elles pourraient avoir. Si on se limite, comme dans le cadre de cet exposé, aux relations entre l’environnement et la santé, il est important de mettre en perspective les aspects très divers de l’environnement qui posent des problèmes de nature très différente.
Les écologistes, qu’il s’agisse du grand public ou de partis politiques mais aussi de scientifiques qui, d’ailleurs, s’intitulent plutôt écologues qu’écologistes, s’intéressent essentiellement à l’environnement physico-chimique ou biologique dans lequel évoluent nos sociétés. La liste des facteurs de l’environnement qui menacent notre santé est longue surtout, nous reviendrons sur ce point, lorsque l’on y intègre tous les facteurs potentiellement dangereux sans demander la preuve de la dangerosité.