
« Géopolitique du Proche-Orient »
Frédéric Encel commence en citant la définition d’Yves Lacoste de la géopolitique, entendue comme l’étude des rivalités de pouvoir sur des territoires et de leurs représentations. Il insiste sur le fait que ces rivalités portent avant tout sur la souveraineté, élément central des relations internationales. De nombreux collectifs militants cherchent ainsi à renforcer, obtenir ou ôter la souveraineté de leurs adversaires. Il rappelle que la souveraineté peut être assimilée à l’indépendance et souligne l’essor de cette quête par de nombreux collectifs depuis les années 1970. Frédéric Encel insiste ensuite sur le rôle fondamental de la géographie dans l’analyse géopolitique. Il explique que toute étude sérieuse doit prendre en compte les caractéristiques physiques d’un territoire. En situation de conflit, la géographie influence aussi bien les victoires et les défaites que les choix stratégiques des acteurs. Toutefois, cette dimension tend à être négligée en raison des avancées technologiques militaires. Il rappelle que moins les armes sont puissantes, plus la géographie reprend ses droits. Enfin, il souligne qu’il est essentiel en géopolitique de tenir compte des représentations, qui relèvent d’une perception identitaire et collective s’inscrivant sur le temps long, de chercher à comprendre la vision de l’autre, ses perceptions et ses aspirations. Ignorer ce que l’adversaire est prêt à faire, en temps de paix comme en temps de guerre, revient à se priver de toute chance de succès