« La petite et moyenne délinquance : incompréhension ou méconnaissance ? Le regard d’un procureur »
La délinquance du quotidien ne recouvre pas l’entièreté de l’activité journalière d’un parquet. Les attributions en matière civile, commerciale ou administrative occupent une large part des effectifs (30% dans un parquet comme celui de Meaux qui compte 20 magistrats). La justice criminelle ou de la grande délinquance économique et financière mobilisent 6 à 7% des ressources du parquet de Meaux. Pour le procureur de Meaux, la justice pénale du quotidien s’attache trop à une obsession gestionnaire, celle des flux et des stocks de procédures, et méconnait trop souvent la « gestion du risque » de récidive ou de réitération. Si la justice est souvent la cible de deux griefs (son incapacité à gérer la délinquance dans un délai raisonnable et son insuffisante sévérité), l’impératif majeur pourrait cependant être davantage celui de la prévention du risque, de la récidive, et de la réitération.