Regards croisés sur la place des victimes dans le procès pénal
Denis Salas souligne la nécessité de ne pas confondre la victime réelle, perçue subjectivement, et la victime représentée, qui émerge dans le discours public. Il souligne la centralité de la figure de la victime dans notre société, souvent qualifiée de "société compassionnelle", tout en étant critiquée par des penseurs comme Pascal Bruckner. D. Salas propose trois axes d'analyse : l'utilisation de la victime dans les discours publics, l'évolution des sensibilités collectives et l'impact sur l'institution judiciaire.
Carole Damiani discute de l'évolution du rôle des victimes dans le procès pénal en France. Elle souligne que depuis les années 1980, l'aide aux victimes a progressé grâce à la création d’associations et de bureaux dédiés, adoptant un modèle associatif axé sur le soutien psychologique. Malgré les avancées législatives en matière d'indemnisation, des défis demeurent. Elle souligne le besoin de réponses sociales et de solutions concrètes, comme la justice restaurative. L'objectif est de créer des espaces sécurisants pour accueillir leur douleur, tout en établissant un véritable service public d'aide aux victimes.
À l’issue de leur communication à deux voix, Denis Salas et Carole Damiani ont répondu aux observations et aux questions que leur ont adressées P. Delvolvé, H. Korsia, L. Ravel, S. Sur, J. de Larosière, A. Vacheron, B. Cotte.