Endettement et création monétaire : de trompeuses illusions
Pour atténuer les effets délétères du ralentissement économique provoqué par la crise sanitaire mondiale, de nombreux États ont recouru à une politique de relâchement budgétaire quitte à aggraver considérablement leur endettement. Pour Jacques de Larosière, ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) et gouverneur de la Banque de France, ce comportement s’inscrit toutefois dans un glissement plus ancien : « Dès 2019, avant même que ne frappe la pandémie, la dette globale - publique et privée - atteignait 230% du PIB mondial, marquant un record historique en temps de paix ». Afin de faire face à cette situation inédite, la tentation est forte de recourir à la création monétaire. Comme il l’écrivait déjà dans un précédent ouvrage (Les lames de fond se rapprochent, Éditions Odile Jacob, mai 2017), tout porte cependant à croire que cette attitude consiste à sacrifier l’avenir au présent en se berçant de trompeuses illusions dont le coût pourrait se révéler prohibitif pour les générations à venir. D’où son appel à placer les politiques de l’après-crise sous le signe de la responsabilité et du réel.