Le chocolat favorise la paresse et apporte une vie langoureuse !
Le chocolat est dans tous ses états avec le journaliste Jacques Pessis, croqueur et auteur du "Petit roman du chocolat", et le lexicologue Jean Pruvost, traqueur du mot dans les dictionnaires. Grands amateurs de cette substance, ils nous parlent de son histoire et de son effet sur les grands personnages...
Dès que l'on parle de chocolat, le bonheur se lit sur nos visages. D'où nous vient cette étincelle de joie ? Comment cet élixir a-t-il conquis nos coeurs et nos âmes ? Nous en parlons avec Jacques Pessis, président du Club des croqueurs de chocolat, auteur du Petit roman du chocolat (éditions du Rocher) et Jean Pruvost, auteur du Chocolat (éditions Honoré Champion).
Anthelme Brillat-Savarin disait, dans Physiologie du goût, en 1825 : «Les personnes qui font usage du chocolat sont celles qui jouissent d'une santé plus constamment égale, et qui sont les moins sujettes à une foule de petits maux qui nuisent au bonheur de la vie.» Le chocolat remonterait-il le moral ? A écouter l'étymologiste Jean Pruvost, Alexandre Dumas le croyait. Dans le Grand livre de la cuisine, ce dernier explique qu'«avec ce tonique, l'action de la vie devient aisée et la pensée se dégage avec facilité.»
Le chocolat a toujours fasciné même si son goût a constamment évolué. A l'époque de la comtesse de Sévigné, il était plus fort, plus épicé. Pour Jacques Pessis il reste «un des grands bonheurs de la vie. J'aime le chocolat parce que je suis resté un grand enfant ! » Le président du Club des croqueurs de chocolat (150 membres environ, le but est de déguster du chocolat) affirme que ce dernier possèderait des vertus régénérantes pour le cerveau. Nous aurions donc une bonne raison d'abuser du chocolat ? Oui, d'autant plus que sans trop de sucre, ce dernier reste inoffensif.
Le mot "chocolat" apparait dans les dictionnaires en 1680 et s'enrichit au 18ème siècle avec l'Encyclopédie. Jean Pruvost cite André Gide, qui écrit dans Feuillets en 1918 : «il est bon pour l'éducation de l'enfant que par quelques perturbations familiales son chocolat de temps à autre soit renversé. La peur de ne plus avoir de chocolat du tout est salutaire !»
Toutes les raisons semblent nous inciter à savourer du chocolat. Le chocolat français n'a rien à envier au chocolat belge ou suisse car il est reconnu dans le monde entier. Jacques Pessis, à ce sujet, nous fait prendre conscience qu'au Japon, six bonnes heures d'attente sont parfois nécessaires pour pouvoir en acheter chez Jean-Paul Hévin... Un "must" !
- Dans la même série "Champions les mots", est également paru : Le fromage (par Jean Pruvost). Editions Honoré Champion.