Jean Dutourd, Les perles et les cochons
En quarante fables contemporaines, l’écrivain grognon et ronchon pratique le savonneux art de déplaire... !
Ce livre est une gourmandise : ce petit Poucet-là sème les perles et cochon qui s'en dédit. Quant aux cochonnes...
Jean Dutourd ne déroge pas à sa réputation de misogyne puisqu'il n'en parle pas : il se rêverait sans doute volontiers en Circé.
S'inspirant d'Esope et de La Fontaine, Jean Dutourd écrit des fables : « Esope était esclave et La Fontaine anarchiste ; cela signifient qu'ils regardent tous deux le monde par en-bas. » Mais Dutourd se veut plus noir que ceux qu'il a choisis pour contemporains.
Avec l'esprit de contradiction qu'on lui connaît pour nos délices : Juliette s'étend sous le chêne avec son Romeo et casse le roseau mal pensant. M. de la Souricière coureur de dot et Landru avant la lettre trouve plus fort qu'elle avec une Mme de la Souricière dont il tombe pour son malheur amoureux et qui raconte à ses petits enfants une histoire d' « un vilain gentilhomme à la barbe toute bleue ». Ou encore « Il est une variété d'ânes appelés bibliophores » qui portent les livres au lieu de les lire. L'un d'entre eux, qui ne sait pas lire, rencontre un singe plein d'esprit qui s'appelle François Arouet, et le quitte pour aller à la manif. Le lion tue le rat qui l'a sauvé. La cigale renfloue la fourmi ou menace de lui casser les reins. Et je vous laisse découvrir les autres fables. On rit beaucoup, on se sent cultivé, intelligent. Je vous recommande l'histoire de Sisyphe qui se prend d'amitié pour son rocher. Ou « Le crépuscule des loups ».
En savoir plus sur :
- Jean Dutourd de l'Académie française
- Elizabeth Antébi