La belle histoire des Missions Etrangères (1658-2008)
L’année 2008 marque les 350 ans de la fondation des Missions Etrangères de Paris. Si le projet d’envoyer des missionnaires en Asie est né au XVIIe siècle, l’envoi de prêtres, plus de 4500 en tout, sur ces pays d’Orient, n’a cessé durant trois siècles. Découvrez l’histoire de cette étonnante épopée.
_ Alors qu’en 1622 le pape Grégoire XV confirme, par la fondation de la congrégation de la Propaganda fide, que la mission est la raison d’être de l’Eglise, en 1658 le pape Alexandre VII accède à la demande de jeunes prêtres français de nommer des évêques in partibus et de fonder une société des Missions Etrangères dans le but de soutenir les catholiques d’Asie, de former un clergé local et d’étendre la foi sur tout ce continent.
La Genèse du projet :
Alexandre de Rhodes, missionnaire de la Compagnie de Jésus expulsé du Japon en 1645 après plus de vingt ans d’apostolat, rentre en Europe avec le désir tenace d’assurer l’avenir de la foi chrétienne en Asie. C’est en France, qu’il considère comme « l’arsenal de la foi », qu’il va rencontrer ceux qui deviendront, en 1658, les piliers de la Société des Missions Etrangères : François Pallu et Pierre Lambert de la Motte.
« Pour fonder le grand ordre franciscain, Dieu appela le fils d’un marchand d’Assise ; pour établir la Compagnie de Jésus, il prit un soldat : pour constituer la Société des Missions Etrangères, il choisit de jeunes prêtres inconnus ; l’instrument lui importe peu, il saura toujours s’en servir pour façonner l’œuvre qu’il a connue. »
Histoire générale de la Société des Missions Etrangères :
Nommés vicaires apostoliques du Tonkin et de la Cochinchine par le pape Alexandre VII, ces prêtres français allaient reprendre la route entreprise, des siècles auparavant, par les missionnaires nestoriens, dominicains, franciscains et jésuites, dont « l’apôtre des Indes », saint François-Xavier. Ils précédaient des générations de missionnaires qui, au cours de ces trois siècles, quittaient à jamais leur pays d’origine, pour aller témoigner leur foi au Christ par leur présence auprès des peuples dAsie, et souvent par le sacrifice de leur vie.
« Voilà le pont commencé, trop heureux si nos carcasses et nos os aussi bien que ceux de nos chers confrères pouvaient servir de pilotis pour l’affermir et faire un chemin plein et ouvert à de braves missionnaires et moissonneurs pour faire venir une ample récolte en ces champs si fertiles », François de Pallu, 1663.
Gilles Van Grasdorff, journaliste spécialiste de l’Asie, auteur d’une Nouvelle Histoire du Tibet (Ed. Perrin, 2006), et d’une biographie du Dalaï Lama publiée chez Plon en 2003, nous livre le récit vivant et mouvementée de cette impressionnante épopée qu’est l’histoire des Missions Etrangères. Il brosse le portrait des « voyous de la rue du Bac », apprentis missionnaires prêts à affronter le martyre pour leur foi, évoque les principales difficultés des missionnaires, le grand défi de la création d’un clergé autochtone, les liens entre l’Etat français et la Société des Missions Etrangères, avant d’esquisser un bilan de cette entreprise missionnaire : plus de 4500 prêtres des MEP envoyés en Asie depuis 1658, des communautés multiples, et un souffle missionnaire encore vivant aujourd’hui.
En savoir plus :
Bibliographie :
- La belle histoire des Missions Etrangères, 1658-2008, par Gilles Van Grasdorf, Ed. Perrin, 2008, 492 p.
- Les Missions étrangères : trois siècles et demi d'histoire et d'aventure en Asiedirigé par Marcel Launay, Gérard Moussay, Ed. Perrin, 2008, 492 p