"Le déni français. Les derniers enfants gâtés de l’Europe"... De quoi remettre en question la France sur son niveau de vie !
Pourquoi les français sont-ils les derniers européens à refuser la réalité économique ? Leur « modèle » peut-il perdurer sans sacrifice, alors que tous les autres pays consentent des efforts sans précédents ? Par ces questions provocatrices, Sophie Pedder, chef de The Economist en France et invité de cette émission, donne une nouvelle vision de notre pays.
La France est un pays étrange : on y célèbre la raison, l’universel, l’égalité et l’ouverture au monde…. Des particularismes certes glorieux, mais alliés à une « face sombre », héritée d’une culture ancienne de lutte des classes, une obsession de grandeur cohabitant avec la réalité d’une « société stratifiée, de rangs et de castes.» L’incohérence de cette « étrangeté française » , est vue de l’intérieur comme une forme du génie français, un point de fierté, sur lequel glisse la critique….
Il en va tout autrement lorsque que ce regard vient de «l’étranger » ; la fibre patriotique s’en accommode difficilement, et l’impudent s expose à une forme de mépris dont nous avons le secret… C’est pourtant à cet exercice que vient de se livrer en « spectateur engagé », Sophie Pedder, chef de bureau de The Economist à Paris, et anglaise de surcroît, dans cet ouvrage.
Oser qualifier les français que nous sommes « d’enfants gâtés de l’Europe » cela ressemble à une nouvelle provocation de la « perfide Albion. » L’auteur adore la France, elle y travaille, y élève ses enfants scolarisés dans des écoles françaises.
Aussi si son analyse est intransigeante, son objectivité est acquise ; elle pointe sans détours l’écart qui s’est creusé entre l’idéal national du modèle français tel que présenté pendant la récente campagne et la réalité économique, financière et sociale du pays.
Refuser la réalité économique et faire perdurer un modèle intenable sans sacrifices ? Plus se font attendre les mesures structurelles pour restaurer notre compétitivité, plus est retardée la prise de conscience sur la nécessité d’un effort partagé entre l’indispensable contraction des dépenses publiques et les prélèvements fiscaux qui stigmatisent les riches, plus dur sera le choc demain, ou dans un prochain avenir.
S’en suivent dans cet ouvrage quelques propositions « pour l’action qui ne peut se limiter à la seule réforme fiscale, mais à un double effort de redressement pour la compétitivité et la dette, auquel les Français ne s’attendent pas.»