Les années italiennes de Mazarin
"Mazarin le maître du jeu" retrace l’extraordinaire destin de cet Italien de petite extraction et sans fortune qui meurt à 69 ans au sommet de la gloire : il est à la tête de la France et il est devenu l’arbitre de l’Europe. Ce livre consacré aux années italiennes de Mazarin est signé Simone Bertière. L’interview est réalisée par Anne Muratori-Philip, correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques.
_
Professeur de littérature, Simone Bertière a d’abord publié une Vie du cardinal de Retz et une édition commentée de ses Mémoires, avant de se lancer dans le récit d’une vaste fresque sur l’histoire des Reines de France des Temps Modernes. Le dernier volume de la série, intitulé Marie-Antoinette, l’insoumise, lui a valu le Prix des Maisons de la Presse, le Prix des Ambassadeurs et le Grand Prix de la Biographie historique de l’Académie Française.
Mazarin le maître du jeu retrace l’extraordinaire destin de cet Italien de petite extraction et sans fortune qui meurt à 69 ans au sommet de la gloire : il est à la tête de la France et il est devenu l’arbitre de l’Europe.
Si cette biographie s’inscrit dans la tradition des historiens qui ont travaillé à la réhabilitation de Mazarin, tels que Mmes Claude Dulong et Madeleine Laurain-Portemer ou encore Georges Dethan et Pierre Goubert, elle innove par l’intérêt apporté aux années italiennes de Mazarin.
Né le 14 juillet 1602 dans Les Abruzzes, Giulio Mazarini révèle très vite ses dons de jeune prodige. Une très bonne mémoire, des études brillantes chez les jésuites, doué pour la musique, passionné par les arts et de surcroît une fière allure, voilà le jeune homme qui s’engage dans les troupes pontificales. Rapidement, il sait se rendre indispensable. Mieux, le pape Urbain VIII remarque son adresse dans les négociations diplomatiques. Il sera son messager de la paix.
En intervenant dans l’affaire de Casal, il évite un affrontement entre la France, l’Espagne et l’Autriche. Mais dans ce cas, il agit en prenant le parti de la France, de ce jour date sa rencontre avec Richelieu.
En 1640, il quitte définitivement l’Italie pour la France. Dans l’ombre de Richelieu, il devient son élève et son successeur ; mieux, Richelieu le recommande à Louis XIII qui, se sentant mourir, prépare la Régence.
Louis XIII en fait le parrain du Dauphin et lui confie la Reine, Anne d’Autriche et le petit Louis XIV en lui demandant de continuer l’œuvre de Richelieu.
A l’extérieur, Mazarin va devoir combattre les ennemis de la France et à l’intérieur il va devoir faire face à une Fronde des parlements et des princes. Après maints rebondissements, et avec la complicité de la Reine et de Louis XIV, il en sort vainqueur… mais épuisé. Il meurt le 9 mars 1661 à Vincennes.
Ce Mazarin si bien évoqué par Simone Bertière a été aussi un grand collectionneur et un grand bâtisseur. Il a fait ériger le Collège des Quatre Nations où se situe la magnifique bibliothèque qui porte son nom et où siège l’Institut de France.
Références du livre
BERTIERE Simone, Mazarin, le maître du jeu, éditions de Fallois, Paris, 2007.