Mario Vargas Llosa : prix del Duca 2008, Prix Nobel de Littérature 2010
Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, a remis à l’écrivain Mario Vargas Llosa, le Prix mondial Simone et Cino Del Duca 2008. Il évoque ici cet auteur péruvien qui dit lui-même être « hanté par la passion de l’art littéraire et animé par le souffle de la liberté ».
_ Chaque année le Prix mondial Simone et Cino del Duca est attribué à un auteur français ou étranger dont l’œuvre constitue un message d’humanisme moderne. C’est un prix littéraire et international d’un montant de 300 000 euros que Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, a remis à Mario Vargas Llosa pour l'année 2008.
Qu'est-ce qui distingue Mario Vargas Llosa des autres grands hommes de lettres ? «Une oeuvre très complète, qui tient compte du tragique d'un continent (l'Amérique latine) et de certains aspects amusants, une œuvre toujours porteuse de valeurs de liberté. C'est une oeuvre locale et en même temps universelle», selon Jean-Marie Rouart.
Après Jean Clair en 2006 et Mona Ozouf en 2007, le lauréat 2008 se décrit comme un citoyen du monde de par son attitude cosmopolite. Il n’en reste pas moins imprégné de sa propre culture péruvienne mais aussi de celle de la France puisqu'il demeure très francophile !
Naturalisé espagnol, M. Vargas Llosa est un lecteur assidu de littérature française. Car, comme le dit Jean-Marie Rouart : « il a compris qu'à travers la littérature française il avait accès à la littérature universelle, une littérature à la fois esthétique et éthique.»
Spécialiste de Flaubert, essayiste brillant, Mario Vargas Llosa est surtout apprécié de notre académicien comme romancier : « c'est bon de revenir à la valeur d'un roman », dit-il !
Entre roman traditionnel et modernité, littérature pour élite et roman populaire, l'œuvre de Mario Vargas Llosa a reçu de nombreux prix dont le Prix de la Critique et le Prix International de Littérature Rómulo Gallegos en 1967. Et, en octobre 2010, le Prix Nobel de Littérature.
Celui qui se dit à la fois libéral et contestataire nous offre des regards croisés entre oppression de la discipline subie par des jeunes gens et sentiment de liberté qui souffle sur la ville, notamment dans le roman Les chiens.
Mario Vargas Llosa est un écrivain reconnu, régulièrement invité dans les universités du monde entier pour y donner des cours et des conférences.
Dans La Maison verte (1966), l'auteur décrit la vie dans la lointaine forêt péruvienne et dans la zone urbaine de Piura.
Parmi les principaux autres romans de Vargas Llosa, nous retenons :
- Conversation dans la cathédrale (1969),
- Pantaléon et les Visiteuses (1973), satire du fanatisme militaire et religieux au Pérou,
- l'Orgie perpétuelle (1975)
- un roman semi-autobiographique, la Tante Julia et le Scribouillard (1977).
- Le roman La Guerre de la fin du monde (1982), qui traite de la politique brésilienne au XIXe siècle, connut un large succès public et critique, surtout en Amérique Latine.
- Citons aussi Qui a tué Palomino Molero (1986), roman consacré aux violences politiques au Pérou, l'Homme qui parle (1987) et Éloge de la marâtre (1988).
Dans son dernier ouvrage qui est un essai : La tentation de l'impossible : Victor Hugo et Les Misérables, il analyse la littérature et la vie de Hugo.
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