Pierre Benoit, le romancier paradoxal. Un livre de Gérard de Cortanze
Gérard de Cortanze, auteur de la biographie Pierre Benoit, le romancier paradoxal, rend hommage au grand écrivain, membre de l’Académie française, dont nous fêtons en 2012 les 50 ans de la mort.
50 ans après la mort de Pierre Benoit, en 1962, Gérard de Cortanze nous rappelle à sa mémoire grâce à une biographie Pierre Benoit, le romancier paradoxal paru chez Albin Michel. En cet anniversaire, nous avons le plaisir de relire la vie trépidante d'un voyageur, grand écrivain aux nombreuses facettes qui fut élu à l’Académie française en 1931 au fauteuil d'Henri de Régnier. Son succès fut immense. Il écrivit pas moins de 47 romans ! Eux-mêmes terreaux de 15 adaptations cinématographiques. Enfin, véritable phénomène social : Koenigsmark fut le premier roman à intégrer la collection du livre de poche chez Hachette.
Entre guerre, carrière de grand reporter ou de fonctionnaire, Académie, Gérard de Cortanze raconte la vie et les grands moments d'existence de Pierre Benoit. L’auteur de L’Atlantide reste, pour la majorité des lecteurs, un écrivain mythique.
- «Il se fait élire assez facilement à l'Académie française. Il a des appuis. Il est jeune. Entre l'élection et la réception, Pierre Benoit se dit "je vais faire une fête à Saint-Céré". Il invite 900 personnes qui viennent de Paris en train et en voiture. Pendant 3 jours c'est une fête infernale dans le village ! Il y a un énorme banquet avec 12 discours pour la remise de l'épée.»
- «Pierre Benoit est un personnage central de l'Académie française. Il a plusieurs facettes : celle de la défense de la langue française où il était très actif et l'autre aspect composé de tractations : aucune élection ne se faisait sans son aval.»
- «Mon livre préféré est un recueil d’articles qui s'intitule Tout autour de la terre. Il rassemble ses écrits de journaliste. Il est dégagé des obligations du roman. Il raconte ses voyages, donne son avis sur l’Éthiopie, sur la Turquie, sur les aborigènes... c'est très passionnant ! J'aime aussi les livres plus romanesques : Axelle, Mademoiselle de La Ferté, La Châtelaine du Liban, Le Puits de Jacob, L'île verte.»
Célèbre dès la publication de son premier roman, académicien à 45 ans, Pierre Benoit connut toutes les gloires et la déchéance suprême lorsqu’il fut jeté en prison en 1944 pour « collaboration avec l’ennemi ». Reporter passionné, journaliste prophétique, voyageur invétéré – il fit 5 tours du monde -, romancier du bonheur et séducteur impénitent, il écrivit des dialogues de films, des opérettes, des nouvelles, plusieurs centaines d’articles, et 43 romans dont les héroïnes ont toutes un prénom qui commence par un A.
Jean Cocteau disait qu’il avait « le génie de l’imprévu », il répondait que « le devoir d’un romancier, c’est d’être de son temps».
Beaucoup d'anecdotes sont à découvrir en écoutant cet entretien. Gérard de Cortanze nous apprend par exemple que Pierre Benoit a commencé par écrire des poèmes...
En savoir plus :
- Pierre Benoit (1886-1962) : un écrivain né pour l’intrigue
- Passion de la langue française de Gérard de Cortanze
Gérard de Cortanze a publié une soixantaine de livres (romans, essais, biographies, poésie, anthologies) traduits en une vingtaine de langues. Son ouvrage "Assam" a reçu le prix Renaudot en 2002. Il dirige actuellement la collection Folio-Biographies aux Editions Gallimard. "Passion de la langue française" est paru aux Editions Desclée de Brouwer (2010). L'ouvrage Pierre Benoit, le romancier paradoxal a reçu le prix de la biographie d'Hossegor.