Vassilis Alexakis : des livres et des auteurs qui donnent envie d’écrire !
Vassilis Alexakis nous parle des écrivains « qui nous donnent envie d’écrire, et ceux qui nous découragent ». Plutôt que d’évoquer ses goûts et ses couleurs, l’invité d’Elizabeth Antébi choisit de poursuivre sa réflexion sur l’écriture, non plus cette fois au prisme de la langue, mais sous l’angle des grands romanciers.
Avez-vous déjà songé à Jean Valjean sous les traits de Zorba le Grec ? A Victor Hugo comme à « l’école de la République » ? A Kazantzakis sous les traits d’un Don Quichotte, mais « d’un Don Quichotte qui se ferait des illusions ». ? Avez-vous découvert dans Dickens ce qui arrive à un enfant que l’on pend par les pieds ? Saviez-vous que La Cantatrice Chauve vient de la méthode Assimil ?
Premiers livres qui lui donnèrent envie d’écrire : Le Comte de Monte Christo, Cyrano de Bergerac… en bandes dessinées. Vous l’aurez compris, ce qui l’intéresse d’abord c’est l’histoire, mais une histoire à hauteur d’homme. Pour Vassilis Alexakis : « La littérature est un art de fabriquer des histoires ». Et il s’agit de consacrer sa vie à ça. Dans des cours ou séminaires sur l’art d’écrire, Vassilis Alexakis a pu donner quelques chevilles ou clés : le roman est le contraire du journal intime, il part dans une histoire qui n’a, au premier abord, rien à voir avec soi : Un menuisier qui fait une armoire, on ne lui demande pas s’il est malheureux en amour, on lui demande de réussir son armoire. Un romancier, on le juge sur sa capacité de construire une histoire à partir de rien.
Les auteurs qui passionnent Vassilis Alexakis ? Dickens qui vous apprend qu’ "il ne faut pas prendre un air funèbre pour raconter des histoires tristes". Flaubert qui vous apprend qu’il ne faut pas se contenter de raconter une scène, mais aussi une seconde scène qui se passe au fond, l’intérêt naissant de la tension entre les deux. Ou Don Quichotte, anti-héros et - ce qu’on ne souligne peut-être pas assez - grand lecteur lui-même. Qui pourrait, selon Vassilis Alexakis, être un personnage de Beckett. Fils de comédien, notre invité se réfère souvent à la construction théâtrale. Mais considère le roman comme « plus complexe que tout le reste », embrassant tous les arts de l’écriture, du théâtre à la poésie, seul capable de refléter la complexité de notre monde.
Une émission originale : l’œil (insolent) d’un écrivain sur les grands du roman et sur l’art d’écrire.
Article : Elizabeth Antébi
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