"La Conversation" la toute première pièce de théâtre de Jean d’Ormesson, de l’ACADEMIE FRANCAISE
Jean d’Ormesson a imaginé un dialogue, basé sur des propos authentiques de l’Empereur, pour expliquer un fait d’histoire difficilement compréhensible : comment l’idée de devenir empereur germe-t-elle dans l’esprit de Bonaparte, général corse républicain opposé à la royauté ? Jean d’Ormesson choisit comme interlocuteur de Bonaparte, son fidèle et très attaché Cambacérès, lui aussi républicain, deuxième personnage du Consulat. Cette conversation est devenue un livre, puis une pièce de théâtre créée en 2012 au Théâtre Hébertot : "La Conversation". Ecoutez ici Jean d’Ormesson bien sûr, ainsi que le directeur de ce théâtre parisien Pierre Franck, amoureux et défenseur des grands textes, les comédiens Maxime d’Aboville (Bonaparte) et Alain Pochet (Cambacérès) et le metteur en scène : Jean-Laurent Silvi. Un reportage de Virginia Crespeau, suivi d’une interview de Jean d’Ormesson sur Cambacérès, par Anne Jouffroy.
« Un soir de l’hiver 1803-1804, aux Tuileries. Une conversation imaginaire entre Bonaparte et son deuxième consul, Jean-Jacques
Régis de Cambacérès, celui à qui il ne cache rien et demande tout.
Au comble de la tension entre l’esprit
révolutionnaire et l’avidité de puissance, Le vainqueur d'Arcole tente de rallier son complice à ses convictions. Une seule volonté anime le héros
républicain : bâtir sa légende de son vivant. L’Empire, va-t-il
démontrer avec éloquence, c’est la république qui monte sur le trône.
Jean d’Ormesson saisit l’ambition au moment où elle se change
en histoire, le rêve sur le point de devenir réalité ».
(Texte figurant sur la quatrième de couverture du livre « La Conversation » parue aux Editions Héloïse d’Ormesson)
Jean d’Ormesson : « Oui, j’ai essayé de saisir l’instant où Bonaparte, adulé par les Français qu’il a tirés de l’abîme, décide de devenir empereur. L’Histoire offre des moments où elle semble hésiter avant de prendre son élan : Hannibal quand il décide de passer les Alpes avec ses éléphants pour frapper Rome au cœur ; César sur les bords du Rubicon ; le Général de Gaulle à l’aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l’avion qui va l’emmener vers Londres. C’est un éclair de cet ordre que j’ai tenté de saisir dans « La Conversation».
La Conversation, ce dialogue imaginé par Jean d’Ormesson entre Bonaparte, avant qu’il ne devienne Napoléon, et son fidèle Cambacérès, paru aux Editions Héloïse d’Ormesson, est devenue une pièce de théâtre créée au Théâtre Hébertot en octobre 2012.
Pierre Franck, directeur du Théâtre Hébertot : « J'ai toujours été attiré par les grands textes. J’ai ainsi eu l’honneur de créer pratiquement tous les dialogues de Paul Valéry, certaines pièces de Paul Claudel, de Montherlant … En ouvrant mon courrier un matin, je reçois une lettre des Editions Eloïse d’Ormesson, qui accompagnait "La conversation" qui
venait d’être éditée. Elle précisait dans sa lettre que ce roman était plutôt décrit en dialogue et par conséquent pourrait peut-être faire l’objet d’une présentation théâtrale. Je l’ai lu, j’ai été enthousiaste parce que Jean d’Ormesson s’inscrit justement parmi les grands écrivains ayant encore un style. Trois jeunes acteurs dont l'un est metteur en scène, sont venus me voir en me disant, "nous avons lu un texte qui nous passionne, écrit par Jean d’Ormesson, nous l’avons contacté, il nous a dit « Allez-voir Pierre Franck »". A ces trois jeunes comédiens j'ai répondu que c'était une bonne idée, et comme ils ont beaucoup de talent, j’ai été content de les accueillir.»
Maxime d'Aboville, comédien, tient le rôle de Bonaparte : « L’idée de départ était géniale : réunir dans cet échange Bonaparte et Cambacérès... Ils s’entendent bien, s’aiment beaucoup et sont très complices. Ce qui est formidable, c'est que le personnage de Cambacérès se révèle être finalement dans l'admiration, dans l'amour qu'il porte à Bonaparte, une sorte d'accoucheur de la pensée du futur Empereur ; il va lui permettre aussi, à d’autres moments, de se confier de manière plus personnelle ; nous avons donc ainsi devant nous un Bonaparte plus intime qui parle de ses soucis de famille : Joséphine, sa femme l’agace, ses frères et sœurs lui créent beaucoup de problèmes ; voir un Bonaparte qui n’en peut plus, qui connaît comme tout un chacun de vrais coups de déprime, c'est une situation nouvelle et drôle !
Bien qu’il y ait une vraie situation car Cambacérès représente tout de même le courant républicain et face à lui, Bonaparte qui a été porté par les républicains va devoir convaincre un républicain de l’utilité de passer à un régime qui va au-delà même de la monarchie absolue... Evidemment l’enjeu est de taille…"
Alain Pochet, comédien, tient, lui, le rôle de Cambacérès : « Cambacérès, dans sa position peut se permettre de dire au Premier Consul : votre façon de faire vous rapproche terriblement des royalistes, et cela n'est pas très bon pour notre image. Quelqu'un d'autre aurait-il pu se permettre ; est-ce que quelqu’un d’autre se serait permis de soutenir ce genre de propos face à Bonaparte ? On n’en est pas certain.
Pour ma part, j’ai lu une biographie importante écrite par Laurence Chatel de Brancion qui est vraiment l’auteur par excellence de Cambacérès, que j’ai eu le plaisir de rencontrer à plusieurs reprises et qui a pu ainsi me guider vers plus de compréhension vis-à-vis de ce personnage qui a toujours été un peu l’homme dans l’ombre. Qui aujourd’hui le connait ? Peut-être ceux qui étudient le droit, sans doute, mais j’ai constaté autour de moi que peu de personnes finalement connaissent Cambacérès, le deuxième Consul.»
Maxime d'Aboville: " J'ai effectivement énormément lu, ne serait-ce que pour comprendre pourquoi finalement il en était arrivé à vouloir faire l'empire, c'est une question qui m'a beaucoup taraudé. Est-ce qu'il y avait un vrai fondement rationnel ou est-ce que c'était une ambition démesurée ? Et en réalité, j'ai compris que Bonaparte s’est aperçu que dans le contexte de l’époque, le Consulat était d’une très grande fragilité. Finalement l'idée de l'empire, c'est avant tout l'idée de pérenniser le régime, tous les acquis du Consulat pour les inscrire dans la durée. Car la France à ce stade de son histoire n'a connu pratiquement que l’Ancien Régime et la Révolution, il faut bien un jour, la terminer. Toute la période révolutionnaire depuis 1789, enchaîne essai sur essai, il n’y a pas encore de fondations institutionnelles ; aujourd'hui on ne peut pas se rendre compte de la réalité de cette situation."
Jean d’Ormesson « Je suis peut-être le père biologique de cette Conversation mais je l'ai abandonnée et l'ai remise entre les mains de Maxime d'Aboville et d'Alain Pochet. Ce sont eux maintenant qui sont chargés de la nourrir, de l'élever, de lui faire faire ses débuts dans le monde ; j'ai donc l'impression que cette pièce m'échappe, ce sont eux qui maintenant la portent et l'incarnent. Et je dois vous dire que quand je pense maintenant à Bonaparte ou à Cambacérès, je pense à Maxime et à Alain...
Un jour Alain, m'a téléphoné en disant que cette conversation l'intéressait ; je suis resté un peu vague, évasif, je dois le dire ; je ne savais pas très bien ce que l'on pouvait faire de cette conversation au théâtre... Nous avons décidé de faire une lecture ; dès cette première lecture, j'ai été ébloui par mes deux interprètes. J'ai trouvé qu'ils étaient merveilleux et je n'ai pas hésité une minute... Autant avant le coup de téléphone d'Alain, j'étais un peu dans le vague, autant après cette lecture, je me suis dit ces deux-là, il ne faut pas les laisser s'échapper ! "
Maxime d’Aboville :" Je dois préciser que dans "La Conversation" je ne dis pas les mots de Jean d’Ormesson, je dis les mots de Bonaparte.
En effet, Jean d’Ormesson a ramassé les propos que Bonaparte a tenus tout au long de sa carrière ; la grande difficulté était de les agencer ; et je dois dire que c’est un honneur de dire des mots de Bonaparte agencés par M. d’Ormesson.»
Jean d'Ormesson: « Maxime a tout à fait raison, j’ai toujours dit, même quand le livre est sorti, donc bien avant qu’on envisage d’en faire une pièce de théâtre, que je mettais dans la bouche de Bonaparte des mots qu’il avait prononcés à un moment ou à un autre, des mots qu’il aurait pu prononcer ou des mots qu’on lui prêtait. Il n’y avait pas de « presse people » à l’époque, mais il y avait l’équivalent avec les Mémoires, les Mémoires de Madame de Boigne, de Madame de Chastenay, de Madame de La Tour du Pin, de Madame de Rémusat.
J’avais lu des mots extraordinaires de Bonaparte, incroyablement brillants. Il faut se rappeler que Bonaparte comme Cambacérès comme Talleyrand, comme Chateaubriand, comme Fouché, sont des hommes du XVIIIème siècle ; ils parlent comme le Prince de Lignes ou comme Voltaire. Bonaparte a évidemment du génie et Cambacérès est un personnage tellement amusant et excitant ; il a voté la mort du Roi mais avec réserve ; il ne voulait pas que l’on tue tout de suite le Roi, il préférait qu’on le laissât mijoter et qu’on ne le tue que s’il y avait vraiment nécessité de le tuer ; si bien que lorsque Bonaparte lui fait remarquer qu’il avait voté la mort du Roi, il lui répond : « à peine, à peine… »
Je voudrais citer deux choses : la première, je crois que Rostand
qui voulait dédier Cyrano de Bergerac à l’âme de Cyrano de Bergerac, dans une célèbre dédicace, déclara : « Et puisqu’elle est passée en vous, Coquelin, c’est à vous que je la dédie". Et moi, j’ai dédié cette pièce à Alain et à Maxime. La seconde, évoque une pensée de Pascal que j’aime beaucoup : "Quand on joue à la balle, la balle est toujours la même ; mais ce qu’il y a de différent, c’est la façon de la placer". Je l’ai placée d’une façon différente et Maxime et Alain la placent mieux encore. »
Alain Pochet : « C’est un honneur de pouvoir jouer la toute première pièce écrite par Jean d’Ormesson et devant son auteur. La confiance incroyable qu’il nous a accordée dès le départ, est et restera pour nous un énorme cadeau. »
Jean d'Ormesson: « Bien sûr, je n’ai pas résisté à assister à plusieurs répétitions. Je pense "à chacun son métier": il s'agit de ma première pièce, je n’ai absolument pas la prétention de connaître le théâtre. J’ai fait confiance à Jean-Laurent Silvi et je ne m’en repens absolument pas.
Evidemment pour moi, c’est une émotion ; Jean-Laurent, Maxime, Alain sont habitués au théâtre, moi c’est mon premier contact avec ce mode d'expression; c’est très différent de l’accueil fait à un livre qui reste anonyme ; on vous donne des chiffres, mais on ne vous donne que des chiffres ; tandis qu’ici, vous avez le contact avec le public, et cela représente évidemment quelque chose d’incomparable. »
Jean-Laurent Silvi, metteur en scène: « Notre objectif premier était de faire passer au travers de l’histoire de ces deux hommes : Bonaparte qui a tout juste 33/34 ans et qui est en pleine ascension, qui est le chef de la France à 33 ans, ce qui est tout à fait étonnant, et Cambacérès, ce personnage vieillissant, en fin de carrière qui est totalement dévoué et admiratif du génie de Bonaparte, les évènements historiques de cette période très compliquée et très riche politiquement. Rendre cette complicité, cette émotion qui existe entre ces deux hommes, ce respect et parfois même cette familiarité, c’est sur quoi nous avons choisi de travailler dès le début des répétitions ; nous nous sommes dit que nous avions lu biographies et documents, qu'il nous fallait les oublier pour créer et proposer sur scène quelque chose d’humain.»
Jean D'Ormesson : «Ce que j’ai aimé chez Jean-Laurent, c’est qu’il a animé la pièce qui n'avait peut-être pas assez de ressorts dramatiques ; il en a mis ; on se demande souvent ce qui va se passer ; il y a un récit notamment qui évoque l’histoire absolument authentique d’un châle qui était disputé par l'épouse du premier Consul, Joséphine et par Caroline, sœur de Bonaparte et épouse de Murat, et il m’a semblé que très intelligemment Jean-Laurent faisait jouer cette scène presque comme du Feydeau, car tout à coup elle prend un rythme endiablé, c’est épatant, j’ai beaucoup apprécié ce travail !"
En écoutant et en regardant La Conversation, je constate que tous les problèmes, chômage, sécurité, pouvoir d’achat, tous ces problèmes sont aussi forts et inquiétants sous le Consulat qu’aujourd’hui ; le public fera certainement des comparaisons avec la situation contemporaine. »
Redécouvrir Cambacérès
Jean d’Ormesson occupe le fauteuil N°12 de l’Académie française ; Canal Académie l’accueille en son studio à l'Institut de France, pour une nouvelle conversation, en compagnie cette fois-ci d'Anne Jouffroy, journaliste et historienne.
- Anne Jouffroy : La complicité s’installe dès les premiers mois du Consulat entre Bonaparte et Cambacérès parce que Cambacérès est un homme d’expérience ; il va devenir l’inébranlable bras droit du 1er Consul puis du futur Empereur ; alors pourquoi ce personnage qui est un jurisconsulte, un civil donc, impressionne-t-il tant Bonaparte et aussi pourquoi a- t-il tout intérêt à le circonvenir comme vous l'écrivez dans votre livre ?
- Jean D’Ormesson : « Quand j’ai pensé à un dialogue pour expliquer cette chose extraordinaire, comment Bonaparte qui est un général corse républicain, de gauche, ami de Robespierre, comment lui vient-il l’idée de devenir empereur ? Vous savez qu’il avait juré haine à la royauté, beaucoup de ses amis ou de ses adversaires avaient même été plus loin, je pense naturellement à Bernadotte qui s’était fait tatouer sur la poitrine « mort au Roi », Bernadotte qui va devenir Roi de Suède, donc quand j’ai pensé à résumer en une conversation ce cheminement de l’idée d’Empire dans l’esprit de Bonaparte, j’avais d’abord pensé comme interlocuteur, très légitimement à Talleyrand ; mais d’abord Brisville avait déjà écrit "Le Souper" entre Fouché et Talleyrand et surtout Talleyrand au fond de lui-même était monarchiste, il n’avait pas voté la mort du Roi, il n’était pas conventionnel ; il voulait un retour à la royauté tandis que Cambacérès était républicain, il avait voté la mort du Roi mais avec réserve, il voulait le garder en otage en quelque sorte.
Cambacérès surtout est le deuxième personnage de l’Etat, deuxième personnage du Consulat et on ne le sait pas assez, Cambacérès sera le deuxième personnage de l’Empire, il sera Archi-chancelier. Naturellement Talleyrand se moquera de lui avec ces quelques mots : « l’Archi-chancelier s’archi-promène dans son archi-carrosse » ! C’est Cambacérès qui préside le Sénat, qui réunit les Ministres quand l’Empereur n’est pas à Paris et fait la guerre quelque part ; il est très attaché à Bonaparte et à l’Empereur et lui sera très fidèle.
Je crois qu’il y a une sorte d’affection entre Bonaparte et Cambacérès. J’ai été jusqu’à supposer, je ne le dis pas expressément, je le laisse entendre, que Bonaparte inspire à Cambacérès quelque chose qui ressemble à l’amour, naturellement Cambacérès n’osera jamais exprimer ses sentiments mais il y a un attachement réellement très fort de Cambacérès envers Bonaparte. »
- Anne Jouffroy : Cambacérès est loyal et l’un des seuls civils à être intime du 1er Consul avez-vous écrit, il est attaché personnellement à Bonaparte ; Cambacérès sait manier les hommes, les mots, les concepts, et en fait il initie Bonaparte aux subtilités de la législation, c’est lui qui tient les tables de la loi ; il est donc le maître d’œuvre du code civil rédigé en 1804 dans un style d’ailleurs à faire pâlir d’envie, dîtes-vous les poètes et les romanciers ; Cambacérès, c’est finalement l’homme des codes et aussi le code du savoir-vivre parce qu’il lui faut apprendre certaines civilités à cette famille Bonaparte nouvellement régnante.
- Jean d'Ormesson: « Vous avez absolument raison … Napoléon savait très bien qu'il avait besoin d'administrateurs, quand je lui fais dire : ce ne sont pas les sabreurs qui font marcher un Etat, ce sont les administrateurs - ce sont les formules de Bonaparte, et évidemment Cambacérès lui a été très précieux.
Cambacérès venait de Montpellier, d'une famille qui s'occupait de finances publiques, de cour des comptes, de cette administration provinciale de l'Ancien Régime et qui d'ailleurs a été reprise par Napoléon. Cet homme a été un merveilleux administrateur pour le 1er Consul puis pour l’Empereur, c'est à lui que l'on doit en grande partie le Concordat, ainsi que le code civil avec Portalis et quelques autres.
Certains Jacobins ont reproché à l’Empereur mais aussi déjà à Bonaparte 1er Consul, de rétablir une étiquette, un protocole et une cour. La réponse de Bonaparte était assez belle : « C’est vrai, j’ai rétabli une cour mais Murat qui est Prince et mon beau-frère est fils d’aubergiste, Lannes est charpentier, untel était mécanicien, untel était ouvrier… et la femme du Duc de Danzig était lavandière : Madame Sans-Gêne". Il avait remplacé la formule de l’Ancien Régime "A chacun selon sa naissance" et celle de la Révolution "L’égalité ou la mort" par une autre formule qui est "A chacun selon ses mérites".
Mais cette cour était critiquée à la fois par les Jacobins, et par l’ancienne aristocratie qui la trouvait très vulgaire en réalité.
Cambacérès est de ces hommes qui, avec Talleyrand qui lui appartenait à une famille très ancienne, qui connaissait très bien les usages de la cour ; plus tard Louis XVIII dira de lui "Il s’appelle de Périgord, en vérité il est du Périgord..."
Cambacérès n’appartenait pas à ces familles de l’Ancien Régime mais il en avait pris les belles manières ; il donnait de grandes réceptions ; la cuisine comptait beaucoup pour lui ; il était très gourmand et savait vivre ; il a certainement beaucoup contribué à améliorer les relations entre l’ancienne aristocratie et Napoléon. Il était aussi un ami de Joséphine et tout cela comptait beaucoup pour l’Empereur.
Je peux vous parler d'une lettre célèbre que Cambacérès envoie à l’Empereur qui lui était à Moscou, au moment dramatique de la retraite de Russie; il lui annonce que le Roi de Rome vient d’avoir sa première dent de lait... Vous voyez, Cambacérès finit par devenir une sorte de gouvernante, quelque chose comme Madame de Maintenon en homme...!
Cambacérès est évidemment un homme qui représente très bien cette classe moyenne qui a été l’armature de l’Ancien Régime dont l’Empereur se servira ensuite pour créer les cadres de son régime et qui sont en quelque sorte les ancêtres des hommes politiques d'aujourd'hui avec leurs qualités et leurs défauts.
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- A voir
Sur notre page d'accueil du site canalacademie.com, regardez la vidéo du reportage au théâtre Hebertot et l'interview filmée de Jean d'Ormesson et des comédiens.