La maison de Louis Pasteur, de l’Académie française, de l’Académie des sciences
Entrez dans l’intimité de Louis Pasteur, en visitant sa maison à Arbois dans le Jura. C’est là qu’il passe son enfance et qu’il s’installera plus tard. Entre son billard et son laboratoire, Sylvie Morel nous fait découvrir un personnage bien de son siècle, passionnant et amusant !
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Louis Pasteur naît le 27 décembre 1822 à Dole, dans le Jura. En 1827, la famille Pasteur déménage à Arbois, dans une maison aux abords de la Cuisance, rivière nécessaire à l'activité du père, Joseph Pasteur, tanneur.
C'est à Arbois que Louis Pasteur suit ses études primaires et secondaires. En 1839, il entre au Collège Royal de Besançon et y passe deux baccalauréats, en lettres et en sciences. Il continue ses études à Paris, au lycée Saint-Louis, tout en suivant régulièrement des conférences à la Sorbonne. Il effectue une année de préparation pour les examens d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure, qu'il intègre en 1843. Il passe ensuite l'agrégation et soutient avec succès deux thèses de physique et de chimie, dans le domaine de la cristallographie. Il entre en 1848 à la Faculté de Strasbourg en tant que professeur suppléant de chimie, et rencontre peu après Marie Laurent, la fille du recteur, qu'il épousera en 1849 et dont il aura cinq enfants.
On peut distinguer trois grandes périodes dans la vie du chercheur :
- La mise en évidence des microbes : Grâce à ses observations au microscope, Pasteur classe les êtres vivants microscopiques (ou "ferments") en deux grandes catégories: aérobies (qui ne peuvent vivre sans oxygène) et anaérobies (qui peuvent vivre en absence d'oxygène). Il démontre que les germes n'apparaissent pas spontanément dans les milieux fermentescibles, mais qu'ils proviennent du milieu environnant et se multiplient lorsqu'ils rencontrent des conditions favorables. Un milieu nutritif stérilisé par chauffage ne peut pas fermenter s'il est conservé à l'abri des germes. En 1862, Il met alors fin à la théorie de la "génération spontanée".
- La pasteurisation : A la demande de l'empereur Napoléon III, Louis Pasteur étudie les causes des altérations du vin durant la fermentation du jus de raisin.
Il met au point une technique permettant de réduire le niveau de contamination d'un milieu grâce à un chauffage de quelques minutes entre 55 et 60°C en l'absence d'air. Ce procédé est adapté à grande échelle pour le secteur viticole et améliore considérablement la conservation des vins. Pour la brasserie, Louis Pasteur recommande une stérilisation du moût par chauffage, suivie d'un refroidissement à l'abri de toute contamination, avant mise en fermentation avec une souche de levure pure. Une acidité suffisante permet de limiter le développement ultérieur des germes et assure une bonne conservation après l'embouteillage. La pasteurisation sera par la suite exploitée pour tous les produits laitiers.
- Les maladies infectieuses et le vaccin contre la rage : Entre 1878 et 1880, Louis Pasteur identifie trois espèces de bactéries: le streptocoque, le staphylocoque et le pneumocoque. Partant du fait que chaque maladie est causée par un microorganisme donné, suite à une contamination extérieure, il établit les grands principes de l'aseptie. Le taux de mortalité à la suite d'opérations chirurgicales ou d'accouchements sera considérablement réduit grâce à cette méthode.
En 1880, Louis Pasteur parvient à vacciner des poules contre le choléra, en les inoculant avec une culture du microorganisme vieilli (donc moins virulent: on dit "atténué"). En cela, il reprenait les travaux d'Edward Jenner sur "la vaccine", le virus atténué de la variole (et qui donnera plus tard le terme de "vaccin"). Les poules résistent ensuite à des injections de souches virulents. Pasteur adapte rapidement le principe de la vaccination à d'autres maladies comme le charbon ou le rouget du Porc.
La méthode reste la même pour les autres maladies. Mais pour la rage, Louis Pasteur est confronté à une difficulté :le microorganisme responsable est trop petit pour pouvoir être détecté avec les techniques de microscopie optique de l'époque. Louis Pasteur s'y consacre de 1880 à 1885. Le premier vaccin antirabique , réalisé à partir de virus atténué, est testé avec succès sur un jeune garçon, Joseph Meister, le 6 juillet 1885. La vaccination se révèle efficace à condition que les inoculations soient réalisées le plus vite possible après la contamination. Il faudra cependant attendre les années 1960 et la technologie suffisante pour créer un vaccin préventif contre la rage.
Les résultats des travaux de Pasteur concernant la rage sont présentés devant l'Académie des Sciences le 1er mars 1886. Il propose à cette occasion la création d'un "établissement vaccinal contre la rage". Une souscription publique, lancée en 1887, recueillera deux millions de francs à cet effet. En 1888, le premier bâtiment de l'Institut Pasteur est inauguré par le Président de la République, Sadi Carnot.
Louis Pasteur fut élu à l'Académie des Sciences en 1862 et nommé secrétaire perpétuel en 1887 et secrétaire perpétuel honoraire en 1889 ; il dirigea l'Institut Pasteur, établissement fondé par souscription publique. Il fut élu à l'Académie française le 8 décembre 1881.
Dans cette émission, découvrez les détails de la vie de Louis Pasteur, en parcourant sa maison qu'il aimait plus que tout. Entre la salle à manger au tapis linoléum (plus hygiénique qu'un tapis classique!) et son obssession pour nettoyer chaque objet à l'eau phéniqué après le passage d'un médecin dans son laboratoire, Louis Pasteur est un personnage de l'Histoire passionnant et amusant. Sylvie Morel, coordinatrice de la maison Louis Pasteur à Arbois.
En savoir plus sur :
- Louis Pasteur de l'Académie française
- L'Académie des sciences
- La Fondation de la maison Louis Pasteur à Arbois
- Le musée Louis Pasteur à Dole