L’oeuvre céramique de Chu Teh-Chun, de l’Académie des beaux-arts
Chu Teh-Chun, membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1997 a peint de sa main 56 vases, aux couleurs ancestrales, le blanc immaculé, l’or mat et le bleu saphir. L’exposition De neige, d’or et d’azur, présentée au Musée Guimet durant l’été 2009, est ici accompagnée des commentaires de son confrère Antoine Poncet et de Lydia Harambourg, correspondant de cette même académie.
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Ils ont fait le détour pour nous parler de leur ami et de celui qu'ils admirent tant : le peintre français d'origine chinoise Chu Teh-Chun. A 89 ans, l'artiste nous offre (jusqu'au 7 septembre 2009) une exposition de 56 vases qu'il a peints selon un triptyque de couleurs mettant en scène le blanc éblouissant de la porcelaine de Sèvres, l'or mat et le bleu de la Chine ancestrale. Le nom qu'il a donné à cet ensemble « de neige, d'or et d'azur» prend ainsi toute sa dimension de profondeur.
C'est un hommage à la Chine et un hommage à la porcelaine de Sèvres. Un croisement, en somme, entre Orient et Occident. Une passerelle qui résonne comme un trait d'union sismique entre deux univers qui pourraient s'éloigner et qui au contraire se rejoignent.
Lydia Harambourg, correspondant de l'Institut et Antoine Poncet, Président de l'Académie des beaux-arts, nous offrent un portrait émouvant, chaleureux, raffiné de Chu Teh-Chun. Nous entrons dans un univers teinté de grande maîtrise artistique, de geste délié et d'esprit méditatif. Travaillant dans le silence et la concentration, Chu Teh-Chun transcrit sa langue intérieure ponctuée d'une grande sensibilité. S'inspirant à la fois des grands maîtres des Songs (960-1278), il ne délaisse pas pour autant tous ceux qui sont à la source de son inspiration dont Nicolas de Staël qui laissera le maître chinois sous un choc artistique encore palpable. Cette conjonction du passé et du présent nous est décrite par Lydia Harambourg tandis qu'Antoine Poncet dresse un portrait très humain de l'artiste.
Très hautement apprécié en Chine comme aux États-Unis, Chu Teh-Chun, au zénith de son art, présente ses œuvres à la galerie Marlbourough à New York et dans pléthores de musées prestigieux dont le Shanghai Museum of Art. Premier artiste français d’origine chinoise élu à l’Académie des beaux-arts en France en 1997, Chu Teh-Chun honore ainsi le pays qui l’accueille depuis 1955, en associant son talent à celui de la Manufacture nationale de Sèvres. «L'une des grandes qualités de Chu Teh-Chun », commente Lydia Harambourg, « est sa grande fidélité envers ses amis. Lorsqu'il est arrivé à Paris, le premier artiste qu'il a rencontré était Albert Féraud. Il lui est resté fidèle toute sa vie. »
Les trois cents heures de labeur sur chaque pièce mérite le détour... On se sent intimidé, le souffle coupé, comme lorsqu'on voit pour la première fois La symphonie festive, gigantesque toile créée en 2002 pour l’Opéra de Shanghai. Dans la discrétion de sa vie, Chu Teh-Chun étonne. L'œuvre dépasse l'homme. Elle jaillit comme un éclair au loin. C'est la foudre esthétique qui apparaît soudainement au-delà de tout le reste.
En savoir plus :
- Chu Teh-CHun à l'Académie des beaux-arts
- Retrouvez toutes les émissions consacrées à Chu Teh-Chun sur Canal Académie
- Chu Teh-Chun au Musée Guimet