Sur le Pont des arts : du "Béton sensible" à Paris, un "Palais Lumière" à Venise, surprises printanières
Pierre Cardin présente dans cette émission, le Palais Lumière dont il est à l’origine : une construction de 245 mètres de haut qui verra le jour dans le district métropolitain de Venise, berceau familial du grand couturier. À l’âge de 90 ans, l’homme d’affaire, créateur entend apporter toute son aide à sa région natale avec cette sculpture habitable futuriste. Milène Guermont, jeune artiste, créatrice de sculptures en béton polysensoriel, a poussé les portes du Musée des Archives nationales à Paris. Entre mémoire et futur, tous les deux, à des échelles différentes, osent faire entrer la modernité technologique dans des lieux de mémoire ou des paysages patrimoniaux.
Pierre Cardin couturier et designer poursuit donc à 90 ans le rêve de ses 20 ans : devenir sculpteur. Pour lui, la forme, en art, est essentielle. Le palais sera composé de 3 tours semblables dans leur forme, mais de différentes hauteurs.
Il atteindra une hauteur totale de 245 mètres, avec un maximum de 60 étages.
À sa base au niveau du rez-de-chaussée, les trois parties du bâtiments occupent près de 30.000 m2.
Chacun des trois éléments verticaux, disposés selon un plan radial est incliné de 120°. Ces tours semblables à trois tiges d'un bouquet de tulipes qui ploient sous leur poids, sont reliées entre elles par un axe central.
Vu de Venise ou de la Giudecca, le Palais lumière s'élancera tel un campanile sur la lagune. Sa vue dominante en fera probablement l'un des plus beaux points de vue sur la cité des Doges et ses îles environnantes. Il apparaîtra comme un phare d'où des rayons lumineux rouges devraient pointer dans l'infini du ciel dans la nuit. Outre la forme dont il est à l'origine, Pierre Cardin est un "amoureux" de l'art cinétique. Transparence et rayons lumineux habilleront ce bouquet qui répond au défi d'un bâtiment peu énergivore.
Chacune des créations du couturier naît pour être vue comme un objet qui peut être intégré à la vie de tous les jours. Aussi pour Pierre Cardin, ce projet architectural est conçu pour que l'individu puisse y habiter, y travailler et y établir des liens sociaux. Ce palais-ville, abritera 21 ascenseurs panoramiques sur les 72 prévus, afin d'assurer une évacuation optimale. Un restaurant panoramique à 225 mètres de hauteur, une salle de conférence pouvant accueillir 1600 personnes au 15 e étage, des complexes de bureaux, des jardins, des bassins, des appartements privés, des centres de remise en forme, 9 cinémas, 6 théâtres-auditoriums...un parking (8000 places), un centre médical, un héliport : tout est prévu.
Les trois tours, évasées, disposées en étoile, sont liées par 6 disques, soient 6 plateformes circulaires. Le future Palais Lumière rentre dans la catégorie des bâtiments de type "Éco durable - Classe 2 A", selon le dossier de présentation du projet. La climatisation y sera assurée par l'exploitation des flux thermiques ascendants qui déboucheront dans les tours. La différence de température sur une hauteur de plus de 245 mètres assurera un échange d'air permanent et les qualités géothermiques de ce terrain industriel seront exploitées après rénovation du site, comme il est annoncé. Le complexe sera édifié à Porto Marghera, première zone industrielle près de la ville de Marghera, à l'intérieur du district de Venise. Actuellement la ville est dégradée et en phase d'abandon. Il s'agit d'une grande opération urbanistique s'étendant sur 30 hectares avec l'hypothèse d'une amélioration des transports entre Mestre et Venise. Le Palais Lumière participe à l'embellissement et à l'assainissement de l'ensemble du site en développant là, un pôle d'économie créative. Il s'intègre à la politique de requalification de ce territoire en liant les villes de Mestre et de Marghera, adoptant l'idée de faire justement de Marghera, une "ville-jardin" sans empiéter sur des terres agricoles. Le projet de Pierre Cardin s'inscrit comme un trait d'union entre une zone urbaine traditionnelle et l'esprit d'innovation de la Vénétie, ente terre et eau. La zone est très accessible et bien reliée à Mestre et à Venise insulaire, par voie ferroviaire, et par bateaux.
Le complexe composé de résidences privées, de commerces et de services tels que des pôles de recherche appliquée occupe au total 210 000 m2. L'idée est de proposer pour Venise un grand complexe polyvalent dont l'atout majeur pour la région Veneto sera représenté par une École Internationale de la mode.
Le chantier devrait commencer en septembre 2011, durer 4 à 5 ans, les autorisations ont été obtenues. C'est faute de n'avoir pas trouvé un terrain équivalent en France que Pierre Cardin, s'est tourné vers sa région natale où les démarches étaient aussi plus rapides. Son dernier vœu : voir sa sculpture architecturale sortir de terre.
Pierre Cardin aime à rappeler qu’il débuta comme comptable à Vichy pendant la guerre puis comme coupeur chez un tailleur pour homme. Arrivé à Paris en 1945, il fait ses débuts chez Paquin puis chez Schiaparelli. Il rencontre Cocteau et Bérard avec lesquels il réalise de nombreux costumes et masques pour La Belle et la Bête, avant d’entrer chez Dior en 1946.
Dès 1950, il fonde sa propre maison, puis se lance dans les années 60 dans le prêt à porter. Mais l'homme est un passionné d'art, tourné vers l'avenir, séduit par les avancées technologiques de chaque décennie qui passe. Le monde de la mode apparaît vite trop étroit pour cet ogre de la vie. Au cours de sa vie, Pierre Cardin avance en entrepreneur, en créateur, en mécène sans jamais fermer les passerelles entre ces trois piliers.
En 1962, Pierre Cardin se lance dans le mécénat en créant un prix récompensant le meilleur dessinateur de l’année à l’École Bunka Fu Kuso au Japon. Créateur et mécène, membre de l'Académie des beaux-arts où il a été élu en 1991, il a fondé, deux ans après son élection, les prix Pierre Cardin qui récompensent un peintre, un sculpteur, un architecte, un graveur, un compositeur, un cinéaste, sur proposition des sections de l'Académie concernées. Ces prix annuels proclamés à l'Institut de France visent à encourager de jeunes artistes. Il est, parmi les premiers chefs d’entreprise, à s’ouvrir vers l’Est bien avant la chute du rideau de fer, le premier à se rendre dans la Chine de Mao, deux pays-continents avec lesquels il n'a jamais cessé d'entretenir d'excellentes relations.
Il ouvre en 1970 l’Espace Pierre Cardin (l’ancien théâtre des Ambassadeurs), au pied des Champs-Élysées et le "Palais Bulles" à Port-la-Galère sur la Côte d’Azur symbole de modernité associé aux années 70 avec ses pièces rondes en forme de bulles.
Durant cette décennie fructueuse, il reçoit le "Dé d’Or" (1977, 1979, 1982) de la Haute-Couture Française, très haute distinction du milieu de la mode. L'homme d'affaires diversifie ses activités : mobilier, porcelaines, design, parfumerie, création de restaurants. Il rachète en 1982 Maxim’s, image du Luxe français à l'étranger. Pierre Cardin a su constituer un véritable empire qui s’étend sur le monde entier faisant travailler près de 200.000 personnes. Est-il nécessaire d'ajouter à cette longue liste, sa passion ces dernières années pour le village de Lacoste dans le Luberon. Il l'a en grande partie restauré, château compris. Cet historique monument à l'abandon quand il l'achète, a abrité rien moins que le marquis de Sade. Dans les carrières de l'éperon rocheux qui sert d'écrin au vieux village et sur les terrasses du château, prend corps durant l'été, le Festival de Lacoste, qu'il a créé, ouvert sur l'art lyrique, le cabaret, le théâtre et la sculpture. Un univers hétéroclite offrant un grand choix de spectacles pour un festival au rayonnement régional. Ces quelques mots de sa vie résumée expliquent peut-être l'incroyable énergie de Pierre Cardin qui n'hésite pas à ce lancer cette fois avec le Palais Lumière, dans un projet pharaonique avec pour ambition, une esthétique particulière mais surtout sociale.
Entrepreneur dans l'âme, chaque projet du créateur prend forme dans une dimension sociale sincère. Cette fois, les habitants de sa région natale, la Vénétie, devraient bénéficier de créations d'emploi. La mise en œuvre du projet devrait faire vivre des centaines de petites et moyennes entreprises pour la construction et l'aménagement du Palais Lumière. Les retombées touristiques devraient être très importantes, à proximité de Venise, cette sculpture architecturale étant conçue comme un "palais-ville", associant résidences privées et espaces touristiques avec ses jardins suspendus, ses panoramas sur la lagune et son complexe culturel et touristique.
Actualité des académiciens
PHOTOGRAPHIE ET CINEMA
La conférence de Rio +20 qui se déroule du 20 au 22 juin est le cinquième sommet de la terre, grande conférence décennale entre les dirigeants mondiaux, est organisée par les Nations Unies, depuis 1972. Celle qui s’est déroulée en 1992 à Rio a marqué les esprits et fait naître un embryon d’opinion mondiale sur les questions climatiques en lançant la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette année, le sommet a pour thème le développement durable. À cette occasion, Yann Arthus-Bertrand organise sur place au Brésil, un festival de cinéma. Persuadé de l’importance de l’engagement citoyen pour prendre en main notre destin commun lié au développement durable, le photographe récidive comme à Copenhague en 2009 en organisant un festival gratuit. Les curieux, comme les militants et la jeunesse carioca pourront se rendre au cinéma l’Odéon, au cœur de la capitale brésilienne. Les thèmes de la préservation de l’eau, du développement des très grandes villes, de la forêt, de l’Océan et de la diversité des espèces seront déclinés par la projection de plusieurs documentaires. Au programme, le 16 juin la durabilité urbaine à travers les exemples de Shanghai et de Mumbai (Bombay), le 17 juin l’eau, le 18 juin les forêts, le 19 juin l’Océan, le 20 juin les initiatives pour la terre et le climat.
Seize films seront présentés à l’Odéon, vieux cinéma du centre de Rio, capable d’accueillir 600 personnes.
Cette deuxième édition du festival GoodPlanet, du nom de la fondation qu’il a créée en 2005, se déroule du 16 au 21 juin. Le public pourra y voir des films de l’académicien tels que son dernier film Planet Ocean réalisé avec Michael Pitiot ou son portrait de l'humanité 7 milliards d’Autres qui clôture l’événement le 21 juin. Le festival fait une large place aux films de ces frères cinéastes de combat parmi lesquels, la primatologue Jane Goodall avec le film Jane’s Journey consacré à ses travaux sur les shimpanzés, ou encore The end of the line, sur la surpêche. Les projections sont suivies d’échanges entre le public et des personnalités invitées comme Severn Suzuki qui en 1992 avait ému l’opinion avec son discours aux Nations Unies du haut de ses 12 ans, mais aussi le Prince Albert II de Monaco, des membres de Tara expéditions, des représentants de WWF ou de l’Agence Française de Développement, ou bien encore des membres du Fonds pour l’Environnement Mondial, du Programme des Nations Unies pour le Développement et enfin, de l’Agence de Protection Environnemental Américaine.
C’est lors du premier sommet de Rio en 1992 qu’est née, pour le photographe, l’idée de de la Terre vue du Ciel, la grande et belle aventure photographique de Yann Arthus-Bertrand. Au final, les expositions et l’ouvrage, de La Terre vue du ciel, ont offert à des milliers de visiteurs et de lecteurs des images inattendues de la beauté des paysages de la planète et de ses habitants, vus à distance pour mieux s’en rapprocher. C’est au tour des habitants de Rio de les découvrir sous un angle nouveau, 20 ans après, grâce à une nouvelle exposition. Cette vision du monde qui allie beauté et fragilité de notre planète sensibilise aux grandes questions du développement durable, un mot que l’opinion mondiale découvrait il y a 20 ans à Rio, lors du premier sommet sur le climat. Un rendez-vous que Yann Arthus-Bertrand ne souhaiterait manquer pour rien au monde.
Cette nouvelle exposition et publication La Terre vu du ciel, 20 ans après sont présentées sur la Place Cinelandia jusqu’au 24 juin, juste à côté de l’Odéon.
Le site de la Fondation GoodPlanet.org, lancé en 2005 propose de suivre le déroulement et l’actualité du sommet de Rio. Il suffit à l’internaute de s’abonner gratuitement sur ce site Internet pour accéder à ces informations.
GoodPlanet est une fondation reconnue d’utilité publique présidée par Yann Arthus-Bertrand créée en juillet 2005. Elle œuvre à la sensibilisation et à l’éducation du public à l’environnement.
Elle s’est engagée dans la lutte contre le changement climatique avec le programme Action Carbone, mis en place pour réduire et compenser nos émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs GoodPlanet est membre de l’Alliance pour la planète et du Comité 21.
La Fondation va sortir un livre sur les enjeux de Rio+20 le 14 juin pour tout comprendre de ce rendez-vous exceptionnel et vous engage à suivre le déroulé du festival sur son site Internet www.goodplanet.org
ARCHITECTURE
L’architecte Jacques Rougerie assurera prochainement une série de conférences et d'interventions dans le cadre de la présentation de Seaorbiter
- Du 20 au 22 juin 2012 : présentation du projet SeaOrbiter en séance plénière lors de la Journée de l’Océan à la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable Rio+20
- Le 10 juillet 2012 : conférence de Jacques Rougerie devant les élèves de l’Ecole navale du Poulmic à l’Ecole militaire (Paris VIIème) – Présentation du projet SeaOrbiter
- Du 12 mai au 12 août 2012 : exposition internationale de Yeosu en Corée – La fondation y présente le SeaOrbiter, élément phare du Pavillon Français lors de l’exposition Pour des côtes et des océans vivants.
SCULPTURE
Le sculpteur Claude Abeille expose du 6 juin au 6 juillet
des sculptures en résine et polychrome à la Galerie "Univers du Bronze" (27 rue Penthièvre, Paris VIIIe) à la galerie Univers du Bronze.
Claude Abeille adepte du bronze et du plâtre, mais surtout du bronze explore ce matériau de la résine plastique, justement pour son identification extraordinaire avec le plâtre. Intéressé par sa blancheur mate, sa finesse dans la lumière, elle se révèle solide et capable de pérenniser toutes ses intentions. Ce matériau lui permet aussi de colorer ses sculptures, jusqu’alors habillées de la simple lumière sur les œuvres et de la patine sur le métal.
Dans cette exposition d’œuvres récentes, lui qui joue habituellement sur la thématique du vêtement, de l’enveloppe qui disent le corps adjoint la couleur. Des couleurs aux tonalités vives en complicité avec le jeu des volumes.
MUSIQUE
Édith Canat de Chizy,
L'académicienne, compositrice participe le 7 juin à une rencontre organisée au Centre de documentation de la musique contemporaine (Paris XIXe), autour de son univers musical. La table-ronde est intitulée Musique et transversalité créatrice,. Elle est modérée par Jean-Pierre Derrien, à l'occasion de la création de l'œuvre de l'académicienne, Over the Sea commandée par l'Ircam.
Le 11 juin sera joué en création mondiale Over the Sea au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris à 20 H, par le Trio Diotima et Pascal Contet à l'accordéon.
François-Bernard Mâche
Le 1er juin sera diffuser Tithon pour synthèse et sons d'insectes de François-Bernard Mâche, à l'occasion du Festival "Paranoïa - Expériences limites de musique électronique", à Karlsruhe en Allemagne.
L'actualité de l'Académie des beaux-arts ( prix et concours)
Lauréats
L’Académie des beaux-arts et la Fondation Bettencourt Schueller ont décerné le Prix Liliane Bettencourt pour le Chant Choral 2012 à l’ensemble Diabolus in Musica.
Les Grands Prix del Duca pour l'édition 2012 ont été décernés au peintre Antonio Seguí, au sculpteur Jean Anguera et au compositeur György Kurtág. Les quatre Prix d’encouragement qui accompagnent chaque année ces Grands prix décernés à de jeunes musiciens sont attribués à Georges Bériachvili (pianiste), Thomas Lacôte (organiste), Diego Tosi (violoniste), Karen Wierzba (soprano).
Le Grand Prix d’Orgue Jean-Louis Florentz - Académie des Beaux-Arts 2012, organisé par l’Association pour la Connaissance, la Sauvegarde et la Promotion des Orgues du Maine-et-Loire, a été décerné en 2012 à David Cassan.
Les bétons polysensoriels de Milène Guermont
Dans l’actualité des arts du mois de mai, Canal Académie se penche sur l'exposition de Milène Guermont Mémoires sensibles! qui joue avec la perception et les sens. Art et sciences y sont réunis.
Le chant du béton de Milène Guermont
La plasticienne Milène Guermont, née en 1981, a une double formation d’artiste et d’ingénieur. Elle aime associer les technologies les plus récentes au pouvoir de ce qu’elle appelle « l’imagination poétique ».
Les Archives nationales lui ont ouvert les portes pour une exposition personnelle d’œuvres très contemporaines dans un décor historique.
L’hôtel de Soubise, actuellement le siège des Archives Nationales est l’un des plus prestigieux hôtels particuliers parisiens dans le IIIe arrondissement, anciennement Hôtel de Clisson puis Hôtel de Guise, situé au cœur du Marais. L’ensemble forme avec l’hôtel de Rohan, le Musée de l’histoire de France. L’exposition intitulée Mémoires sensibles ! présente des œuvres, créées pour l’essentiel, à partir de bétons spéciaux. Des bétons polysensoriels pour lesquels elle a déposé un brevet, ainsi que pour le procédé de gravure sur béton dont elle est à l'origine. En quelques mots, la jeune artiste a inventé le concept d'une œuvre de béton qui interagit à son effleurement et la possibilité de graver des images sur béton qui sont loin du pochoir !
Loin de la rudesse brute de décoffrage, du matériau utilitaire, Milène Guermont fait chanter le béton. Elle utilise ce matériau négligé, parfois détesté, affublé d’images négatives, un peu comme, dans les années cinquante le sculpteur César s’était emparé du métal et des tôles dans les casses pour faire ses sculptures. Le béton, dont on sait combien les variétés ont progressé grâce aux ingénieurs et aux architectes, acquiert avec elle, le statut d’un matériau noble, beau et sensible. Un mot qu’on n’imagine pas d’emblée associé au béton.
Ses œuvres originales sont en fait transformées en pièces sensibles et animées au contact des visiteurs. Milène Guermont est une magicienne en synesthésie. Son champ exploratoire est sans limite, poétique et musical, en un mot magnétique.
L’exposition s’inscrit dans le cadre des Journées Nomades organisées par la Mairie du IIIe arrondissement et se prolonge tout le mois de juin, du 31 mai au 2 juillet 2012. Venez voir, écouter, et jouer entre le visible et l’invisible avec des œuvres originales installées dans les différentes salles du musée des Archives nationales autour du thème de la mémoire dans un des lieux de mémoire de la capitale et de la France.
Avec ses « Mémoires sensibles », Milène Guermont dépasse le seul travail du matériau pour créer de l’émotion. Art sans science et science sans art, sont des mondes inintelligibles pour la plasticienne toujours tournée vers un monde où l’être et l’univers ne sont qu’un, même pour un bref instant.
Avec elle, ses œuvres et les visiteurs, s’ouvrent des portes sur l’invisible.
Dans cette interview, elle raconte comment elle a voulu mettre en résonance la mémoire collective des archives nationales et la mémoire intime de chacun d'entre nous. Elle est particulièrement intéressée par ce que retient notre mémoire, ce qu'elle enregistre consciemment ou non. Sujette depuis son plus jeune âge à des synesthésie et des réminiscences, déclenchées par le toucher, ses œuvres cherchent à faire vivre aux spectateurs l'équivalent d'un voyage sensoriel auquel il ne s'attend pas. Elle préfère que le promeneur découvre par inadvertance l'interactivité de l'œuvre plutôt que l'expliquer et guider le geste.
Des œuvres en béton sont insérées dans le cadre doré du Musée des archives nationales. Elle a choisi d'exposer, nOsTRA CENA, une gravure sur feuille de béton qu'elle évoque dans cette émission. Faisant référence à la Cène de Léonard de Vinci, elle a voulu montrer l'ambivalence de notre société. La religion et la puissance nucléaire, sont à ses yeux deux constructions de l'homme qui peuvent le servir comme le détruire. Avec Murs Nuées, la main du visiteur, au toucher de l'œuvre déclenche, selon son champ magnétique, un son qui provoque ensuite une vague de lumière en rythme avec l'onde sonore. Qu'est-ce que la mémoire pour elle ? Quelle œuvre a-t-elle spécialement conçue pour ce lieu de mémoire ? Dans cette émission, elle évoque aussi Claude Parent avec lequel elle a collaboré sur le projet d'une Folie, La Perle du Laos, qui va prendre, à défaut d'être construite, la voie d'un livre d'artiste : rencontre transgénérationnelle pour deux personnalités qui ont fait et font du béton leur matériau de prédilection.
Pour en savoir plus
- Le Palais Lumière de Pierre Cardin, sur ce site visualiser le projets de manière interactive.
- STUDIO PIERRE CARDIN - PARIS
CONCEPT CREATIF PIERRE CARDIN S.P.A. - VENEZIA
- info and contact
rodrigo@pierrecardin.com
www.palaislumiere.eu
- Pierre Cardin sur le site de l'Académie des beaux-arts
- Site officiel de Pierre Cardin
- Le site de la Fondation GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand
- Le site de Yann Arthus-Bertrand
- Yann Arthus-Bertrand sur le site de l’Académie des beaux-arts
- Milène Guermont, née en Normandie en 1981, a une double formation d’ingénieur et d’artiste.
Travaillant essentiellement à partir de bétons spéciaux qu’elle sait transformer en pièces sensibles et animées, elle a déjà été exposée en France et aux USA.
- Site de Milène Guermont