Affaires internationales : La Côte d’Ivoire, la zone euro et Wikileaks, l’actualité de décembre 2010

avec Thierry de Montbrial et François d’Orcival, de l’Académie des sciences morales et politiques
François d’ORCIVAL
Avec François d’ORCIVAL
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Nouvelle émission consacrée aux affaires internationales : chaque mois, Thierry de Montbrial et François d’Orcival, de l’Académie des Sciences morales et politiques, analysent les principaux points chauds de l’actualité mondiale. Dans cette émission, ils abordent les événements de Côte d’ivoire, les turbulences de la zone euro et reviennent sur l’affaire des fuites de la correspondance diplomatique américaine.

Cette émission a été enregistrée fin décembre 2010.

François d’Orcival et Thierry de Montbrial, tous deux membres de l’Académie des sciences morales et politiques, se retrouvent en cette fin d’année pour leur éclairage de l’actualité internationale. Ils ont choisi trois sujets pour cette fin d’année 2010 :

- le scandale des fuites de la correspondance diplomatique américaine,

- les turbulences dans la zone euro,

- les événements de Côte d’Ivoire qui ne laissent pas d’être inquiétants.


L’intervention des Nations unies dans le processus électoral présidentiel ivoirien est un tournant, souligne Thierry de Montbrial, dans la gestion des crises par la « communauté internationale ». Celle-ci y joue son crédit. C’est aussi un test de sa capacité d’ « ingérence ». Peut-elle, comme elle l’a fait au Kenya, parvenir à stabiliser la situation, c’est toute la question. Or le continent africain est en plein développement, par la richesse de ses ressources naturelles et de son potentiel agricole. L’intérêt de tous est de parvenir à une solution stable à Abidjan. Quand on compare le cas du Ghana à celui de sa voisine la Côte d’Ivoire, on ne peut pas ne pas être frappé, souligne Thierry de Montbrial, par le contraste de l’évolution de ces deux pays. Le Ghana était un pays pauvre et instable quand la Côte d’Ivoire était riche et stable ; quinze ans plus tard, tout s’est renversé – c’est la Côte d’Ivoire qui s’est appauvrie en raison de son instabilité et le Ghana qui s’est enrichi grâce à l’autorité de son président.

Autre thème de cet échange, la crise des finances publiques en Europe et ses conséquences sur l’euro. Les plans d’austérité provoquent des mouvements d’opinion hostiles à la monnaie unique, alors même qu’aucun gouvernement ne songe à se retirer de la zone euro. «Procédons par l’absurde», suggère le président de l'IFRI, «imaginons que l’on soit effectivement sorti de l’euro». «Serions-nous pour autant sortis des turbulences du monde ? Sûrement pas». «Les turbulences monétaires européennes s’ajouteraient donc aux autres, elles ne se retrancheraient pas. Ce serait un maelstrom épouvantable. Et celui-ci n’éviterait nullement aux pays en cause de devoir procéder à des cures d’austérité : de nouveaux problèmes surgiraient. Où serait donc l’avantage ?» En revanche, la zone euro exigera tôt ou tard une gouvernance européenne. Nous n’y échapperons pas.

Enfin, François d’Orcival et Thierry de Montbrial reviennent sur l’affaire des fuites « Wikileaks » dans la diplomatie mondiale. Ils observent d’abord que les dégâts sont limités et ne bouleversent pas la diplomatie mondiale. Ils sont d’accord pour dire que celle-ci exige le secret. La publication de ces « fuites » aura finalement le résultat inverse de celui espéré par les « pirates » : il conduira les Etats et les diplomaties à chercher de nouveaux moyens de se protéger. « Tout le monde se méfiera un peu plus qu’avant… »




A propos de Thierry de Montbrial :

Thierry de Montbrial dirige l'Institut français des relations internationales (Ifri) qu'il a fondé en 1979. Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques de l'Institut de France. Il est également fondateur et président de la World Policy Conference.





A propos de François d'Orcival :



Outre le journaliste bien connu de "Valeurs Actuelles" -dont il est président du comité éditorial - et du Figaro Magazine, ou même de LCI, François d’Orcival a été élu par ses pairs de tous les bords politiques, dès 1998, Président du Syndicat professionnel de la presse magazine et d’opinion (SPPMO). Il le reste depuis plus de dix ans !

Le Roman de l'Elysée : De la Pompadour à Nicolas Sarkozy, 2007, François d'Orcival, ed. du Rocher, 451 pages.

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