Claude Hagège : l’importance d’une deuxième langue étrangère
Claude Hagège s’entretient avec Philippe Laburthe-Tolra sur la nécessité d’apprendre une deuxième langue vivante européenne dès l’enfance, autre que l’anglais, au nom de la sauvegarde de la diversité.
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Philippe Laburthe reçoit Claude Hagège, resté un ami fidèle depuis qu'il l'a accueilli voici 40 ans lorsqu'il venait étudier une langue africaine au Cameroun, afin de parler de son combat en faveur d'une deuxième langue vivante obligatoire.
Philippe Laburthe demande à Claude Hagège, devenu entre temps titulaire de la chaire de Linguistique au Collège de France, comment il justifie son attitude à première vue paradoxale, celle d'être un ardent défenseur de la francophonie tout en se déclarant partisan du bilinguisme précoce pour les écoliers dès le début de l'enseignement primaire.
Selon Claude Hagège, l'enseignement primaire actuel est basé sur une optique ludique qui méconnaît les capacités réelles des jeunes dont le cerveau n'est pas sollicité autant qu'il le faudrait. Les deux amis s'accordent à dire que cette méthode crée un immense gâchis car l'acquisition des connaissances n'est pas un jeu, les récréations on été créées à cet effet.
Ensuite, le professeur Hagège examine les titres qu'ont les diverses langues européennes à devenir une première ou deuxième langue pour lutter contre la domination de l'anglais. Il pense naturellement au français au regard de son important rayonnement mondial depuis le 12ème siècle. Puis il mentionne l'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'italien mais aussi le portuguais, le néerlandais et le grec malgré une faible diffusion internationale.
Pour Claude Hagège, être un défenseur de la francophonie et promouvoir le bilinguisme dans l'enseignement primaire n'est pas contradictoire: il faut promouvoir la diversité culturelle.