Comment se porte la recherche en sciences humaines et sociales ?
Pierre Bauchet présente ici les conclusions d’un rapport qu’il a piloté et qui dresse un état des lieux de la recherche en sciences humaines et sociales. Ce rapport, commandité en 2003 par le Ministre de la Recherche - à l’époque Claudie Haigneré - s’intéresse non pas tant à de possibles réformes des institutions, mais s’axe surtout autour du malaise actuel et des problèmes soulevés dans la recherche.
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Pierre Bauchet, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, dresse un état des lieux très complet de la situation dans la recherche en sciences humaines et sociales, communément appelée "SHS".
Certes, le malaise dans la recherche est réel, en témoigne la crise des chercheurs qui a bousculé la France au printemps 2004. Mais finalement, on a très peu parlé des sciences humaines et sociales, presque réduites à leur portion congrue, face à l'hégémonie des sciences dites "dures" (physique, mathématiques, etc...). Si l'importance des sciences humaines est avérée, il y a bel et bien une insuffisance de regard sur ce domaine.
Mais au fond, Pierre Bauchet le souligne, il n'existe pas d'hostilité des sciences dures envers les sciences humaines. Et définir les sciences humaines et sociales, est-ce possible? Difficile, en réalité, sinon par l'originalité de leur matière et les méthodes qui sont employées.
Pour mener à bien cette misssion confiée par le ministère, un questionnaire a été envoyé aux membres de l'Académie des sciences morales et politiques, ainsi qu'à ceux de de l'Académie des Belles Lettres.
Que ressort-il de ce questionnaire? Cinq points majeurs ont été dégagés :
- Il faut distinguer sans séparer les sciences humaines et les autres disciplines
Il existe en effet une vraie méconnaissance de la spécificité des disciplines des sciences sociales. A la différence des sciences dures, l'intuition prend une part excessivement grande dans ce domaine de la recherche, qui est également moins collective. La réflexion menée par les chercheurs est davantage personnelle et individualisée.
Les sciences dures tendent à avancer de façon certaine et permanentes, tandis que les sciences humaines sont plus nuancées.
- Il convient également d'établir des programmes prioritaires pour mieux répondre à la demande de nos sociétés. Un dialogue interdisciplinaire serait notamment à envisager.
- L'engagement de l'Etat dans la recherche doit aussi être précisé.
A l'instar des Etats-Unis, où des commissions de recherche en lien serré avec le Congrès américains existent depuis longtemps, la France pourrait suivre l'exemple.
- L'amélioration de la situation passe aussi par une évaluation des institutions de recherche, à laquelle étudiants et personnels de recherche dévraient être mêlés.
- Enfin, Pierre Bauchet propose de faciliter la mobilité des personnels.
Un rapport très complet, sur lequel il revient en détail sur notre antenne.
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