Encourager le rapprochement entreprises et jeunes
Yvon Gattaz, de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien président du CNPF, raconte comment, en ayant fondé, il y a vingt ans, l’association Jeunesse et Entreprise, il tente de rapprocher les entreprises et les jeunes.
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Yvon Gattaz a publié récemment un ouvrage intitulé "Mes vies d'entrepreneur" : il s'explique sur le choix de ce titre en précisant qu'il ne s'agit pas de mémoires (appréciez sa formule : "je circule aux phares, pas au rétroviseur !") mais d'histoires ou plutôt d'aventures relatives à ses créations d'entreprises, qui voudraient servir de modèle aux jeunes désireux de devenir créateurs à leur tour.
Retour sur les années 81
Avec son franc-parler et son talent pour les formules "choc", l'ancien président du CNPF raconte aussi comment il a été élu, pourquoi il a souvent été appelé par le Président François Mitterrand, alors qu'il s'est toujours opposé avec énergie au programme socialiste vis à vis des entreprises. Ses fréquences rencontres ont abouti à ce que le gouvernement de l'époque, gouvernement Mauroy, prennent quelques mesures conservatrices pour arrêter ce qu'Yvon Gattaz appelle "l'hémorragie des entreprises", c'est-à-dire, "la montée himalayenne des charges qui pèsaient sur elles".
Deux mots à réhabiliter
Et puisque son expérience l'y autorise, Yvon Gattaz entend réhabiliter deux mots trop décriés à son goût : le mot "patron" et le mot "paternalisme".
Lorsqu'il a fondé l'association des Entreprises patrimoniales, le mot "paternalisme" est revenu sur le devant de la scène, plus critiqué que jamais. Or, le drame de l'entreprise familiale Michelin a marqué un tournant dans l'image de l'entreprise patrimoniale : "on a entendu, dit Yvon Gattaz, des phrases du style la famille est au service de l'entreprise et non l'inverse" !
Jeunesse et Entreprise : 20 ans !
A la fin de son mandat au CNPF, Yvon Gattaz a organisé (avec l'appui de jeunes patrons devenus depuis de "grands" patrons) des Assises sur le thème "Jeunesse et Entreprise". Le succès fut tel qu'une fondation fut créée mais le président lui préféra une association qui, peu de temps après, fut reconnue d'utilité publique.
Le but ? rapprocher les jeunes des entreprises, leur faire comprendre la nécessité des diplômes délivrant une compétence ainsi que les exigences de l'entreprise. Et réciproquement : inciter les chefs d'entreprise à se pencher sur les questions de l'enseignement. Car ces deux milieux s'ignoraient et, comme le dit Yvon Gattaz, étaient "séparés par un fossé abyssal". Depuis vingt ans, le fossé s'est-il un peu comblé ? On peut en douter mais cette interrogation permet à Yvon Gattaz d'évoquer les CDD, le CPE, les rigidités sociales et la peur des patrons de l'effectif (spécialité française selon lui).
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