Ethique : faut-il légaliser les "mères porteuses" ?

Réflexion sur "la gestation pour autrui" (GPA), avec le sénateur Marie-Thérèse Hermange
Avec Annet Sauty de Chalon
journaliste

Marie-Thérèse Hermange rappelle ici que le débat sur les "mères porteuses" compte parmi les grands enjeux de société où se joue la vision de l’Homme et de la vie. La « gestation pour autrui » (GPA) est une appellation pudique, banalisante et généreuse. Mais qui a vraiment pris la mesure des conséquences inouïes que ne manquerait pas de provoquer la légalisation de cette pratique ? Réflexion sur une question éthique brûlante.

Émission proposée par : Annet Sauty de Chalon
Référence : ecl527
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La question des « mères porteuses » est trop riche en implications de toutes sortes pour être laissée à l’appréciation superficielle de chacun. Cela dit, la GPA ne doit pas non plus constituer une affaire trop complexe que l’opinion, renonçant à tout jugement, abandonnerait à des experts. Les choses de la vie sont par essence très simples puisqu’elles concernent tous les hommes.

Marie-Thérèse Hermange, sénateur de Paris, ancien député européen, est membre du Comité national consultatif d'éthique et membre correspondant de l’Académie de médecine. Bien que le recours aux mères porteuses, quantitativement, concerne très peu de personnes, le sujet est largement débattu lors de la révision des lois bioéthiques au premier semestre 2009.

Dans cet entretien, Marie-Thérèse Hermange s’appuie sur des cas pratiques, pose des questions, met en lumière des incohérences voire des contradictions flagrantes auxquelles serait conduit notre système juridique. Elle porte ici le regard du législateur affrontant des situations inextricables. Au-delà du risque de l’abandon d’enfant, ce sont toutes les questions de filiation qui émergent avec une redoutable acuité. Que fait-on du lien mère-enfant dont tous les spécialistes reconnaissent qu’il est essentiel dans la construction de l’identité personnelle ? Comment imaginer que des individus, « fabriqués » par dissociation, pourront trouver un équilibre ? Et que faire des risques inhérents à toute grossesse ? Et si l'enfant est victime d'une malformation ? Sous l’angle anthropologique, « l’enfant sur ordonnance » et « la femme-médicament », le tout encadré par un contrat aux conditions nécessairement commerciales, représentent des figures réifiées, inquiétantes de l’évolution de l’espèce humaine. Constatant que la Procréation médicalement assistée (PMA) a enclenché le processus dont les mères porteuses sont un aboutissement logique, Marie-Thérèse Hermange plaide pour un renforcement de la recherche sur la stérilité et un encouragement à l’adoption.


Consulter la fiche de Marie-Thérèse Hermange sur la fiche du Sénat :
http://www.senat.fr/senfic/hermange_marie_therese04075m.html

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