Etre médiateur de l’Éducation nationale : plutôt le dialogue que le conflit
Comment devient-on médiatrice de l’Education nationale, chargée d’instaurer un dialogue concret en interne comme en externe pour privilégier l’apaisement et empêcher la prolifération des conflits ? Voici le témoignage de Monique Sassier dont l’expérience en médiation aide à la résolution de bien des difficultés.
Lieu de transmission ouvert sur la société, l’École est aussi un milieu clos tout naturellement traversé par des tensions : si les enseignants, les élèves, les parents et la hiérarchie se retrouvent généralement autour d’une ambition commune, ces acteurs entrent parfois en conflit. Bien que ce soit le premier budget de l’État, l’Éducation nationale, forte d’un million deux cent mille membres (!), ne répond pas à la seule image d’une gigantesque machinerie administrative, inhumaine et peu efficace. Ainsi, ce ministère a su développer un dialogue concret et permanent à travers une mission méconnue : la médiation. Celle-ci s’exerce aussi bien en interne (enseignants/hiérarchie) qu’en externe (relations avec les usagers), une double action qui n’a pas d’équivalent dans la fonction publique.
Monique Sassier est l’une des 47 médiatrices de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Bénévole, choisie pour son expérience et sa connaissance de l’institution, elle explique ce qui la motive et l’occupe au quotidien. Qu’il s’agisse des mutations, des bourses, des retraites, du handicap, sans oublier les faits de violence, les sujets ne manquent pas. Son témoignage montre que dans un pays habitué à la confrontation, l’impartialité, la recherche de solution humaine et de l’apaisement remportent de beaux trophées, peu médiatiques mais bien réels.
**Monique Sassier a publié « Construire la médiation familiale » (Dunod, 2005)