Pourquoi une déformation des continents et des séismes ?
Les couches superficielles du globe sont actuellement séparées en 12 plaques, en mouvement permanent. Comment et pourquoi bougent-elles ? Arriverons-nous dans les trente prochaines années à prédire les grands séismes grâce au GPS ? Réponses avec le géologue et géophysicien Paul Tapponnier, membre de l’Académie de sciences.
_ La tectonique des plaques correspond aux mouvements de celles-ci. Elles peuvent s'écarter et créer des rifts. C'est par exemple le cas de tous nos océans qui doivent leur naissance à l'écartement de plaques continentales. Le lac Baïkal en Sibérie (qui représente plus de 20% des ressources mondiales en eau potable) deviendra lui aussi dans plusieurs millions d'années, un océan.
Il ne faut pas confondre les rifts avec les failles. Ces dernières correspondent aux zones de frottement entre deux plaques. Dès lors, tous les séismes trouvent leurs origines dans les failles.
Autre élément à prendre en compte pour les sismologues, géologues et géophysiciens : la vitesse de déplacement de ses plaques : en d'autres termes, la cinétique.
Leurs vitesses varient de quelques centimètres à quinze centimètres par an.
A la manière du lait que vous feriez bouillir dans une casserole, la chaleur du noyau terrestre déplace ses plaques.
La technologie GPS développée depuis moins d'une dizaine d'année est un bond extraordinaire dans la surveillance des zones les plus sensibles. A terme, elle pourrait permettre de mieux prévoir les séismes à forte magnitude comme celui du Sumatra le 26 décembre 2004 (échelle 9 sur l'échelle de Richter, 310.000 morts).
De manière simple et pédagogique, Paul Tapponnier, fait le tour de la question, afin que nous puissions mieux comprendre les mécanismes qui régissent une partie de notre planète Terre.
Paul Tapponnier est géologue et physicien à l'Institut de physique du Globe de Paris. Spécialiste de la tectonique des plaques, il s'est particulièrement attaché à la compréhension de la déformation des continents.
Correspondant de l'Académie des sciences depuis 1994, il fut élu membre en 2005 dans la section des sciences de l'univers.
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- l'Institut de physique du globe de Paris