Elias Zerhouni : la recherche médicale aux Etats-Unis
Depuis 2002, les NIH, Institut nationaux de santé aux Etats-Unis, sont dirigés par le francophone d’origine algérienne Elias Zerhouni. Tout en optant pour une communication plus ouverte vers le large public, il poursuit les trois domaines de prédilections des NIH : la recherche en matière de lutte contre les maladies infectieuses (SIDA), la recherche fondamentale, et des études sur les maladies orphelines.
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Elias Zerhouni est à la tête des NIH (National Institutes of Health / Instituts nationaux de la santé) ; une institution à laquelle le Sénat américain vient d’allouer en 2007 un budget de 29 milliards de dollars (soit 60 fois le budget de l'Inserm en France ou 13 fois celui du CNRS !)
Les NIH comptent 27 Instituts et Centres de Recherche et plus de 18 000 employés. 83% des fonds sont destinés à financer 50 000 bourses et aides, pour plus de 325 000 chercheurs, dans plus de 3000 universités, écoles médicales et autres, de tous les Etats du monde ; 10% du budget reste aux projets des 6000 chercheurs des laboratoires NIH, sur le campus de Bethesda .
À la différence du système français, qui fonctionne du sommet vers la base, les NIH encouragent le «bottom-up», de la base au sommet. En clair, un jeune chercheur présente un projet qui est évalué par ses pairs. «Si vous obtenez un financement, l’argent ne va pas au supérieur hiérarchique, et encore moins à l’administration. Il revient directement au chercheur qui peut même quitter son laboratoire pour poursuivre son projet. C'est le grand secret du système américain.»
Les NIH bénéficient de plusieurs avantages :
D'abord, 83% du public américain supporte la recherche médicale. Ensuite, l'enveloppe budgétaire est destinée à seulement 27 institutions (là où les européens ont tendance à s'éparpiller avec beaucoup plus d'organismes)
Seulement 10% du budget est dépensé à l'intérieur des NIH. Le reste de la somme est allouée aux scientifiques nationaux et internationaux qui présentent des recherches prometteuses.
Et les impacts économiques ne se font pas attendre : entre 1998 et 2004, 3100 technologies ont été développées. Quant aux découvertes biomédicales, elles sont de l'ordre d'une par semaine depuis début 2007 (il y en avait "uniquement" 2 par an en 2001).
Les NIH travaillent en collaboration avec l'Afrique (25 stations dans 25 pays concernées par la lutte contre le sida, la tuberculose, le paludisme et la malaria), l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Sud.
Les recherches à venir :
Comme l'explique Elias Zerhouni, «actuellement, et avec toutes les recherches actuelles, nous ne connaissons que 10% de système biologique unique. Les NIH sont axés sur la prévention, ainsi que sur le développement de nouveaux outils pour comprendre la complexité des réseaux biologiques. Pendant 50 ans, nous avons étudié les "composants" de notre système biologique. Aujourd'hui, nous cherchons à découvrir "le logiciel"».
Elias Zerhouni est né à Nedroma en Algérie en 1951. Arrivé à 24 ans aux Etats-Unis à l'université Johns Hopkins, jeune marié, muni d'une bourse de 369 dollars, il ne cesse de progresser rapidement dans la hiérarchie hospitalo-universitaire, au point de devenir le patron d'un de ses mentors ! L'éminent radiologue dépose entre 1985 et 1998, pas moins de huit Brevets d’inventions, dans le domaine de la radiologie et de l'IRM.
En 2002, il a été nommé par le président des Etats-Unis George W. Bush pour diriger les NIH.
Écoutez les détails de la communication d'Elias Zerhouni à l'Académie naitonale de médecine à Paris, réalisée le 13 novembre 2007.
En savoir plus sur :
- le NIH, National Institutes of Health