Ma vie après un prix Nobel
Il semble qu’une nouvelle vie débute pour les chercheurs et écrivains qui reçoivent le prix Nobel. Le physicien Claude Cohen-Tannoudji, de l’Académie des sciences, et l’écrivain Gao Xingjian donnent quelques conseils à Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008 !
C'est au Palais de la découverte, à Paris, que Claude Cohen-Tannoudji, prix Nobel de physique en 1997, Gao Xingjian, prix Nobel de littérature en 2000, et Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008, ont fait part de leurs impressions en tant que lauréats de cette prestigieuse récompense au cours d'une conférence qui s'est déroulée le 13 novembre 2008.
Patrick Imhaus (alias Marc Bressant, prix de l'Académie française 2008 pour son roman La dernière conférence) assurait avec humour le rôle de maître de cérémonie. Canal Académie retransmet les meilleurs moments de cette rencontre.
Françoise Barré-Sinoussi
La vie de Françoise Barré-Sinoussi bascule une première fois, après la découverte du VIH, en 1983. Après avoir constaté, de ses propres yeux, la situation dramatique qui se profilait en République centrafricaine en 1985, elle décide de passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée, renouant avec la tradition pasteurienne.
« L’Institut Pasteur est une fondation privée, vivant en grande partie du mécénat et des dons. J’espère qu’il bénéficiera d’une nouvelle aura à travers mon prix », précise la scientifique.
Fin 2008, c’est encore une nouvelle vie qui débute pour le professeur Barré-Sinoussi, mais cette fois-ci médiatique et politique. Depuis l’annonce des lauréats le 6 octobre, le professeur n’a plus beaucoup de temps pour ses recherches scientifiques.
Mais elle espère bien mettre à profit sa médiatisation pour développer la coopération médicale avec les pays en voie de développement.
Françoise Barré-Sinoussi reçoit le 10 décembre 2008 le prix Nobel de médecine, conjointement avec Luc Montagnier et Herald zur Hausen pour leur découverte commune du virus du sida.
Claude Cohen-Tannoudji
« Un Nobel, c’est quelque chose de merveilleux pour la famille et les proches ! Car, il faut bien l’avouer, ce n’est pas toujours facile de vivre avec un chercheur ! », explique Claude Cohen- Tannoudji, tout sourire.
« Après la remise du prix le 10 décembre, il faut cependant se préserver des nombreuses sollicitations pour participer à de nombreux colloques, conférences, cérémonies », ajoute-t-il. Claude Cohen-Tannoudji a fait le choix de participer aux conférences s’adressant aux lycéens et aux jeunes étudiants. Il appartient également au Comité de défense des hommes de science et croit au rapprochement des pays en conflit.
Claude Cohen-Tannoudji a reçu le prix Nobel de physique en 1997 pour ses travaux sur le ralentissement des atomes à l'aide de laser, après avoir reçu en 1996 la médaille d'or du CNRS.
Gao Xingjian« Grâce au prix Nobel de littérature en 2000, je suis devenu connu du grand public. C’est difficile d’accepter ce trop-plein de chaleur d’un seul coup ! Je recevais tous les jours des sacs entiers de lettres, je ne passais plus dans mon couloir ! », raconte Gao Xingjian.
Les livres de Gao Xingjian sont aujourd’hui traduits en 36 langues, mais l’écrivain, de nationalité française depuis 1998, est toujours interdit de séjour en Chine. Discret de nature, il évite les conférences, regrettant que soit mis en avant davantage l’écrivain que l'œuvre.
Gao Xingjian a reçu le prix Nobel de littérature en 2000 « pour une œuvre de portée universelle, marquée d’une amère prise de conscience et d’une ingéniosité langagière, qui a ouvert des voies nouvelles à l’art du roman et du théâtre chinois ».
Parmi les romans de Gao Xingjian, citons La Montagne de l'âme, Une canne à pêche pour mon grand-père et Le Livre d'un homme seul.
En savoir plus
- Cette conférence s'est déroulée au Palais de la découverte le 13 novembre 2008.
- Consultez notre page consacrée aux académiciens ayant reçu le prix Nobel
Écoutez Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 conjointement avec Françoise Barré-Sinoussi et Herald zur Hausen.