Michel Déon de l’Académie française : trois peintres de son coeur
Michel Déon, de l’Académie française, évoque lors d’une communication donnée en mai 2009 à l’Académie nationale de médecine, les deux peintres de son cœur... qui s’avèrent en réalité être trois ! Il se prête au jeu de la romance à travers Le déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet, à une Nature morte de Georges Braque. Enfin, il évoque quelques anecdotes sur son ancien ami Salvador Dali.
Un de mes compagnons de la vie imaginaire a été le peintre Edouard Manet, avec notamment son Déjeuner sur l'herbe, qui provoqua un scandale à l'époque, atterrissant directement au Salon des refusés » explique Michel Déon pour évoquer « le premier peintre de son cœur ».
Les deux hommes sont habillés alors que le modèle préféré de Manet, Victorine Meurent (elle a posé également pour l'Olympia, La femme au perroquet,La chanteuse...) est totalement nue, regardant sans pudeur le spectateur.
Paul Valéry la qualifié de « vestale bestiale ».
Mais on s'attarde plus sur son visage que sur son corps dénudé.
Manet met en avant la nonchalance des hommes face à la liberté des femmes. Le frère de Manet qui pose à droite a des allures de beau-parleur tout en esquivant une furtive caresse.
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« Michel Déon n'a pas été le seul a imaginer toute une histoire qui découlait de ce tableau. Picasso l'a réinterprété en repeignant Le déjeuner sur l'herbe d'une quarantaine de façons différentes !
« Je ne suis pas un peintre révolutionnaire ». « La ferveur me suffit. Je tends vers l'infinition et non pas l'inverse » : voici deux citations de Georges Braque que Michel Déon a choisi de mettre en valeur pour présenter le « deuxième peintre de son cœur ».
L'académicien a porté son choix sur la Nature morte clarinette peinture qui s'approche de très près de l'art abstrait. Les cartes à jouer sont réduites à la forme la plus simple, tandis que les fruits ou les instruments de musique sont au contraire très sophistiqués.
La rencontre Dali / Déon
Comment ne pas évoquer l'amitié entre l'écrivain et le peintre ?
Parmi ses rencontres avec le peintre Salvador Dali, Michel Déon se souvient d'un dîner à Neuilly. On lui propose ce soir là de traduire un texte du peintre. Rédigé en français, il demeure cependant incompréhensible pour celui qui le lit, hormis l'auteur ! « Mon amitié avec Dali a commencé ce soir là, lorsqu'il m'a signifié que le texte ne voulait rien dire s'il n'était pas lu à haute voix avec l'accent catalan » résume Michel Déon.
Original jusqu'au bout de la moustache, Dali ne manque pas de faire écouter son disque favoris à Michel Déon, en visite chez lui en Espagne : Concert de pets à l'Alhambra ! Le peintre lui fera part aussi d'une de ses techniques : porter des chaussures trop petites tant qu'il n'avait pas fini une toile.
A travers cette communication sur ses peintres préférés, Michel Déon nous livre ses anecdotes et nous ouvre les portes de son imaginaire.
En savoir plus :
- Michel Déon sur Canal Académie
- [Michel Déon de l'Académie française->http://www.canalacademie.com/ecrire/?exec=articles&id_article=4508]
- Ecoutez aussi Michel Déon nous conte Dali : écrits et fous rires !. Dali était membre associé étranger à l'Académie des beaux-arts